Alors qu’il a tout juste un an pour mettre en place les réformes visant à sortir la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) de la crise, Christophe Eyi, l’administrateur provisoire de cette entité, a accusé réception d’un préavis de grève de la Coalition des syndicats de la CNSS. Celle-ci fustige les coupures des salaires annoncées par l’administration, la dégradation du climat social et les options absurdes envisagées pour redresser la structure. Elle l’a fait savoir lors d’une assemblée «symbolique d’avertissement», le vendredi 18 novembre au siège social de la CNSS à Libreville.

Atmosphère au siège de la CNSS, vendredi 18 novembre 2022. © Gabonreview

 

A côté de l’enlèvement d’une agente auditrice survenu, il y a quelques jours, à la CNSS et des menaces de morts dont est victime l’administration provisoire, la question relative aux coupures des salaires fait également rougir, et même rugir, le personnel. Le vendredi 18 novembre dernier, dans le cadre d’une assemblée générale dite «symbolique d’avertissement», le personnel, à travers la Coalition des syndicats de la CNSS, n’a pas mis de gants pour dénoncer les agissements de l’actuelle administration provisoire.

© Gabonreview

L’origine de cette montée d’adrénaline : une note interne faisant état de la suppression du paiement du 13ème mois. «Au regard des difficultés financières que traverse la CNSS, de son incapacité à faire face à certains de ses engagements, notamment vis-à-vis des bénéficiaires des prestations sociales et des fournisseurs, le Comité de Surveillance et de Contrôle des Organismes de Prévoyance Sociale, en sa session du 20 Septembre 2022, a décidé de supprimer le 13ème mois », indique la note interne problématique.

Mais pour la coalition des syndicats, de la voix de son président, Louis Jocelyne Ngoma, l’administration provisoire n’a aucun cadre légal pour procéder à une modification de contrat des salariés. «Le code de sécurité sociale est bien précis. Il n’y a qu’un directeur général qui peut le faire. Nous n’avons pas signé de contrat avec l’actuelle administration provisoire, mais plutôt avec un DG et c’est lui qui devrait modifier les dispositions de notre contrat», explique le leader associatif. Et de rappeler, en outre, la procédure idoine pour une modification du salaire : d’abord, «faire l’économie des questions qui peuvent alléger les charges de l’entreprise, avant d’attaquer la baisse de salaires (…)»

Il n’y a «aucun cadre juridique, mais il fonctionne comme un DG, alors qu’il est simplement là pour réformer la maison et non procéder à des actes de gestion», maugrée la Coalition des syndicats de la CNSS parlant de l’administrateur provisoire de la structure en charge des prestations sociales envers les travailleurs Gabonais.

Christophe Eyi figé sur la légitimé des syndicats

 « Le salaire c’est le dernier recours quand on a tout épuisé. Mais lui, il s’en prend directement à nos salaires. Et cela se négocie avec les partenaires sociaux», rappelle la Coalition des syndicats. Aux dires de celle-ci, Christophe Eyi, fait comme son prédécesseur. Il serait plutôt figé sur la légitimité des syndicats.

« Il fait la même erreur que la précédente direction. Il fait état des papiers de notre Coalition, alors que nous avons un récépissé. Nous existons depuis 2004 et nous avons toute la documentation nécessaire», précise l’organisation syndicale. Pour être plus précis sur ce point, la Coalition des syndicats fait référence à « l’arrêté 147, de l’OIT, dont l’article 27 alinéa 2» souligne que «les employés peuvent virer ou mandater un délégué pour parler en leurs noms, à travers des pétitions» (…) «Et nous avons fait signer plus de 1000 pétitions en 48 heures. Nous avons donc mandat de parler au nom des tous les agents de la CNSS, sur tout l’ensemble du territoire national ».

Huit jours pour satisfaire les revendications du personnel

Pour la Coalition des syndicats, a précisé Louis Jocelyn Ngoma, le problème de la CNSS n’est pas un problème de trésorerie, mais plutôt de structuration. «Nous avons proposé un ensemble de solutions pour réduire les charges de l’entreprise. A la CNSS, il est plutôt question d’un problème structurel. L’AP doit faire le point de tous les centres de coûts, sources d’argent de la CNSS, pour avoir une idée globale de la structure, ce qu’il n’a pas fait», regrette le syndicaliste.

Pour se faire comprendre, la coalition a décidé de déposer un préavis de grève le vendredi 18 novembre. Ce, conformément aux articles 302 à 304 du code de travail et de la convention numéro 87 de l’OIT (Organisation internationale du travail).

Parmi les revendications que doit satisfaire Christophe Eyi et son équipe, avant les huit jours d’épuisement à compter de la date de dépôt, il y a, entre autres « l’arrêt total de toute volonté de modification des dispositions contractuelles de manière unilatérale, notamment le paiement intégral du 13ème mois ; la mise en place d’un cadre de dialogue social conformément aux dispositions de la convention numéro 98, sur le droit d’organisation et de négociation collective».

 
GR
 

4 Commentaires

  1. ronimbaminko dit :

    Le problème que vit la CNSS aujourd’hui c est le même problème de toutes les administrations du Gabon: La Gabegie. vous avez une succession des Directeurs Généraux qui pillent la structure aux mépris des avertissements du personnel, des salariés et des objectifs de la boites, quand le pire est atteint ce sont les innocents salaries qui doivent payer l’addition.

  2. ronimbaminko dit :

    Nous avons des secrétaires de l’ancienne administration( Administration LASSEGUE) qui ont fêter leur premier milliard ici au Gabon au mépris du reste du personnel, sans cela n émeuve le contrôle d’Etat ou le Gouvernement, des décaissements de sommes faramineuses se faisaient la boite au vu et au su des autorités en place, le train de vie du DG était exorbitant et étalé dans les réseaux sociaux sans cela n ouvre droit aux enquêtes; que dire????

  3. Luc le duc dit :

    Il faudra un jour un audit pour déterminer le pourcentage des agents de la cnss qui ont été recrutés,sur la base d’un besoin réel,par un processus transparent, ouvert et équitable.

  4. Edou serge dit :

    C’est regrettable, pour se laisser allé qui se passe actuellement dans notre pays depuis 15 à 20ans la plus grande partie des entreprises ne respecte presque plus rien les salariés sont abandonnés à eux même l’inspection de travail ne reste que de nom rien n’es respecté ou vas se beaux pays nous ne passons qu’à nous même , les retraités doivent être traité avec délicatesse

Poster un commentaire