Les habitants de Dragon-Cosmopark, dans 3e arrondissement de Libreville, ont exprimé leur colère, le 28 avril, pour réclamer l’eau, absente des robinets depuis trois semaines. Un véritable enfer en cette période de coronavirus, où le lavage des mains avec de l’eau et du savon est fortement recommandé.

Les habitants de Dragon-Cosmopark sont privés d’eau depuis trois semaines, en cette période de coronavirus (illustration). © D.R.

 

Substance littéralement stratégique dans la riposte contre le coronavirus, l’eau potable manque dans certains quartiers de Libreville en cette période de pandémie croissante au Gabon. Une situation exaspérante pour les habitants de Dragon-Cosmopark (3e arrondissement) qui, privés du vital liquide depuis trois semaines, ont laissé exploser leur colère le 28 avril en investissant la rue.

«Nous n’avons pas d’eau dans nos robinets. Et lorsque les citernes de ravitaillement en eau daignent arriver dans le quartier, seules les populations en bordure de route en bénéficient», a regretté un habitant de la zone. Les populations de ce quartier sont d’autant plus remontés que le lavage permanent des mains avec de l’eau et du savon, fait partie des mesures barrières prescrites par le gouvernement pour limiter la propagation du terrible coronavirus.

«Comment allons-nous nous laver plusieurs fois par jour les mains sans eau ? Beaucoup de riverains ont pourtant fait l’effort de faire acheminer l’eau courante dans leurs maisons. Mais sans eau pendant plusieurs jours, comment vit-on ?», a interrogé une habitante de Dragon-Cosmopark.

La situation est d’autant plus préoccupante que plusieurs quartiers de la capitale sont également frappés de pénurie d’eau. Conscient de cette réalité, le ministère en charge de l’Eau a autorisé les populations en manque d’eau à s’approvisionner dans les lavages-auto en cette période de confinement. Mais cette solution palliative ne sera plus possible après la crise sanitaire.

Le besoin quotidien de Libreville en eau potable est d’environ 300 000 mètres cube. Or, la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG) n’en produit que 230 000 m³ par jour. Soit un déficit de 70 000 m³, a reconnu le chef de département eau/Estuaire à la SEEG. «Ce déficit est observé dans certains quartiers situés en hauteur ou éloignés des conduites principales», a ajouté Philippe Nlome Nze.

Conscient des conséquences liées à l’absence d’eau potable dans les ménages, particulièrement en cette période de crise liée au coronavirus, la SEEG a engagé de grands travaux structurants pour améliorer la disponibilité du précieux liquide. «Nous avons commencé la construction d’une nouvelle unité de production, entièrement financé par la SEEG. Cette unité de production de 36 000 m³/jour va permettre de résorber la moitié du déficit», a annoncé Philippe Nlome Nze.

Dans cette perspective, le manque pourrait augmenter les risques de propagation du coronavirus à Dragon-Cosmopark et bien d’autres quartiers de Libreville dans la même situation.

 
GR
 

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