Contrôle du gouvernement par les citoyens : Réserves diverses quant à l’annonce d’Ali Bongo
Au titre des annonces faites par le président Ali Bongo, le 31 décembre 2020, dans son discours à la Nation, figure en bonne place une nouveauté : la session de questions-réponses, chaque trimestre, entre le gouvernement et les citoyens. Une idée reçue avec beaucoup de réserve par les Gabonais qui doutent de l’efficacité de la méthode et surtout de sa franchise.
Dans son traditionnel discours à la Nation, le 31 décembre 2020, Ali Bongo Ondimba a fait plusieurs annonces dont certaines concernent la jeunesse pour laquelle, a-t-il dit, il faut «faire encore plus». Misant sur la transparence du gouvernement concernant les actions menées, le chef de l’Etat a lancé l’idée d’«une session de questions-réponses avec les citoyens» chaque trimestre.
«Innovation majeure»
Ali Bongo souhaite, pour 2021, «un Gabon qui offre à ses jeunes de véritables perspectives d’avenir». Sachant vraisemblablement que beaucoup d’annonces faites et d’initiatives prises n’ont pas été une réussite, il veut désormais que le gouvernement rende compte directement au peuple. La méthode : une session interactive entre les membres du gouvernement et les citoyens.
«A partir de 2021, chaque trimestre, les ministres se plieront à une session de questions-réponses avec les citoyens», a-t-il annoncé, ajoutant que cette session, qu’il conçoit «comme un grand moment de démocratie, sera retransmise à la télévision et la radio». Le chef de l’Exécutif affirme même que «c’est une innovation majeure, fondamentale, qui vise à accroître la transparence de l’action publique, mais aussi à vous permettre d’évaluer l’efficacité, la pertinence de l’action publique et à recueillir vos suggestions».
Scepticisme
Cette annonce est toutefois accueillie avec beaucoup de scepticisme, portant notamment sur son efficacité et sa franchise. «Je crois que le président veut bien faire, mais nous savons tous que ça ne marchera pas. Ça sera des discours et du bavardage sans plus», déclare un acteur politique. Le président «parle de démocratie et de transparence, mais on assistera plutôt au genre de choses où les gens sont choisis à l’avance et les questions préparées d’avance», pense un étudiant. «Si tel est le cas, sachez que les dés sont pipés et on n’en tirera rien de bon», a renchéri un militant de la société civile.
Intervenant dans une discussion informelle, un ancien infirmier à la retraite estime que «les Gabonais ne sont pas encore assez matures pour pouvoir jouer à ce jeu». «Il arrivera que vous verrez les gens être inquiétés parce qu’ils ont posé des questions dérangeantes», a-t-il ajouté, perplexe. Un agent de caisse d’une grande surface interrogé à ce sujet estime simplement que «cette session est sans objet et ne contribuera qu’à faire davantage de la politique et de la démagogie».
Toutefois, certaines personnes interrogées croient en la réussite de l’opération. Elles ont la conviction que «cette initiative peut permettre à la population de poser des questions pertinentes que les députés n’aborderont jamais». «Je crois que c’est une innovation dans notre pays. Les ministres devront répondre directement aux citoyens. Là, il n’y aura pas de tergiversation», a dit un militant du Parti démocratique gabonais (PDG). Comme lui, plusieurs autres sympathisants du parti au pouvoir voient en cette démarche du chef de l’Etat, «une pression mise sur chaque membre du gouvernement pour qu’il fasse bien son travail». Bien que favorable à cette démarche, un fin observateur de la scène politique estime «qu’il est bien de mettre la pression, mais il est mieux de donner les moyens et de contrôler efficacement l’utilisation de ces moyens pour éviter les détournements et les éléphants blancs».
Pour mémoire, en août 2018, le président Ali Bongo s’est livré à un exercice interactif à travers une interview dénommée «Face à la Nation». Les Gabonais devaient poser leurs questions au président de la République, via WhatsApp et Facebook, en texte comme et en vidéo. Le public était resté sur sa faim, se demandant sur quelles critères les questions avaient été retenues tout comme les animateurs de l’émission.
2 Commentaires
Les gabonais me font vraiment rigoler.Quand on vous a dit que vous êtes un peuple indolent vous vous fâchez.Expliquer moi en quoi un jeu (je dis bien un jeu) de question réponse va impacter vos vies?Si ce jeu est organisé dans les règles de l’art (ce à quoi je doute fort) il s’agira de poser des questions aux ministres qui pour certains n’aurons pas de réponses donc les ridiculiser et les faire passer pour des incompétents alors que toutes les décisions sont prisent à la présidence où ils auront les réponses mais elles seront encore dans des maquettes et projets dans les tiroires des ministères attendant l’aval de la présidence. Il s’agit ici de faire du spectacle encore du spectacle et de la pure distraction.Arretez un jour s’il vous plaît,on en peu plus!
Parfaitement d’accord avec ce que dit Asphalt.
C’est avec de telle initiative qu’on se rend compte une fois de plus du manque de sérieux du Gouvernement et du Chef de l’Etat. On veut tout temps mimer la « mère patrie » France. Quand on manque de confiance en soi, on pense que ce que fait l’autre ( ici le maître colon) est ce qu’il y a de mieux, oubliant que les environnements ne peuvent en aucun cas être comparables (Gabon: pays pauvre du tiers monde VS France: 5ème ou 6ème puissance économique mondiale).
Pour les populations tout ce qui compte ce sont les réalisations. Que les ministres aillent s’amuser à l’Assemblée Nationale et au SENAT, ce sont les endroits indiqués pour les interpeller, pour jouer à la comédie. Ce sont ces institutions qui votent la loi des finances et qui doivent de façon sérieuse exercer un contrôle de l’action gouvernementale .
Il faut que es PDGistes comprennent que les temps ont changé, les discours creux, la distraction, le détournement de l’opinion, tout ça ne marche plus. Il faut poser des actes concrets qui impactent la vie socio-économique du pays. On a pas besoin de rappeler les priorités pour les populations. Tout est connu.
L’intérieur du pays est enclavé et ne permet pas aux populations de se déplacer et d’écouler leurs productions agricoles dans les grands centres urbains comme on peut le voir ailleurs. Résultat l’importation qui profite à la famille présidentielle (PRIX IMPORT, SAN GEL, etc) et aux grands commerçants étrangers (Libanais, Sénégalais, Mauritaniens, maliens, etc ) est encouragée et entretenue entrainant ainsi un cout des aliments de base extrêmement élevé. Pour la partie des vivres en provenance du Cameroun voisin, le rackette est organisé en véritable règle de la jungle avec un nombre incalculable de barrages policiers, gendarme, phytosanitaire, mairies etc. qui prélèvent tous des taxes imaginaires sur chaque camion et véhicule personnel au vu et au su des Autorités. Tout cela renchérit le cout des produits. A la fin c’est le Gabonais de la destination finale qui paie. Le Gouvernement le sait. Que fait-il ?
Comment avec moins de 2 millions d’habitants arrive -t-on à transformer les écoles primaires en collèges ou lycées simplement parce qu’on ne peut pas construire des sales de classes à un rythme qui serait en phase avec l’accroissement de la population. Que vaut l’école gabonaise d’aujourd’hui?
La santé, comment comprendre qu’on ait du mal à se soigner convenablement dans un pays si peu peuplé.
Les cas de désespoir sont si nombreux qu’on s’éterniserait à les citer.
Alors que le Président, s’il est encore apte bien évidemment, et son gouvernement arrête de faire de la fuite en avant. C’est ALI BONGO qui dit avoir été élu par le peuple qui est le responsable numéro un des déboires du pays. C’est pas en faisant parler les ministres dans des émissions de télé qu’il pourrait se dédouaner. Il le sait bien, mais c’est bien qu’on le lui rappelle. Laisser croire que les ministres sont responsables est de la pure démagogie. Qui choisit ces ministres? Et quels moyens disposent la population pour sanctionner un ministre qui n’aurait pas apporter des réponses convaincantes. Ces formules à l’ancienne déjà testées à l’époque par Papa OMAR
avec l’émission « Les Dossiers de la RTG », pour les plus anciens qui s’en souviennent n’ont pas permis au Gabon doter d’infrastructures dignes d’un pays pétrolier. On a plutôt continuer à naviguer dans la gabegie et l’insouciance.
Alors, M. Le Président arrêtez toute sorte de cirque et mettez vous avec votre équipe au travail pour des résultats palpables, visibles. Les promesses, cessez d’en faire, car ça vous décrédibilise plus qu’autre chose.
Le Gabon change, lentement certes mais sûrement. Retenez-le