Couvre-feu à 18 heures : pour obliger les populations à se consacrer aux activités essentielles

Face à la saturation des hôpitaux due à l’augmentation préoccupante du nombre de nouvelles contaminations au Covid-19, le ministre de la Santé, Dr Guy Patrick Obiang Ndong, a expliqué dans un entretien à Jeune Afrique que le retour pour le moins décrié du couvre-feu à 18 heures visait à contraindre les populations à moins faire circuler le virus, en se consacrant notamment aux seules activités jugées «essentielles».

Au Gabon, le couvre-feu a été ramené, le 13 février 2021, de 18h-05h. © D.R.

Le gouvernement s’en est rendu compte : le durcissement des mesures depuis le 13 février dernier ne bénéficie pas d’une grande côte de la part de la population dont une partie a initié récemment un mouvement de contestation baptisé «révolution des casseroles». Dans un entretien à Jeune Afrique, mardi 23 février, le ministre de la Santé assure pourtant que ce renforcement était nécessaire face à la montée de la seconde vague de l’épidémie qui a déjà fait plus de 4 000 nouveaux cas positifs moins de deux mois après le début de l’année 2021.

Au nombre des revendications des manifestants, la levée du couvre-feu ou même son allègement est encore inenvisageable, laisse entendre le Dr Guy Patrick Obiang Ndong qui, lors de la réunion tenue mardi à la Primature, n’a pas caché à Rose Christiane Ossouka Raponda que le mois de mars pourrait se révéler plus critique que les précédents. Aussi, le membre du gouvernement explique-t-il que le retour du couvre-feu de 18 heures à 5 heures a pour but d’empêcher les populations de faire circuler davantage le virus, en les contraignant à ne s’intéresser qu’au plus important.

«Ramener le couvre-feu à 18 heures permet aux populations de se consacrer uniquement aux activités essentielles. Au-delà de cet horaire, les activités de divertissement, qui génèrent un taux d’exposition important au virus, prennent une place importante», explique-t-il, précisant que l’objectif prioritaire à ce jour est d’inverser la courbe évolutive de la maladie par la mise en place de mesures visant à limiter les nouvelles contaminations. Le couvre-feu en fait partie.