Dette de la CNAMGS : la pharmacie gabonaise au bord de l’asphyxie financière
Accablé par une dette de plusieurs milliards de francs CFA contractée par la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS), le secteur pharmaceutique gabonais traverse une crise sans précédent. Entre retards de paiement, ruptures de stocks et menaces de fermeture, les pharmacies alertent sur un risque d’effondrement de tout un pan du système de santé. Face à cette situation, le Syndicat des pharmaciens du Gabon (Sypharga) tire la sonnette d’alarme et appelle à une réponse urgente de l’État.

Accablé par une dette de plusieurs milliards de francs CFA contractée par la CNAMGS, le secteur pharmaceutique gabonais traverse une crise sans précédent. © D.R.
La dette accumulée par la CNAMGS envers les pharmacies et les grossistes pharmaceutiques se chiffre aujourd’hui à plusieurs milliards de francs CFA. Cette situation, qui dure depuis plusieurs années, étouffe financièrement les acteurs du secteur et met en péril la continuité de l’approvisionnement en médicaments essentiels. Selon le quotidien L’Union, cette crise trouve son origine dans l’accumulation d’arriérés de remboursement que la Caisse peine à honorer, malgré les multiples alertes et relances formulées par les professionnels du médicament.
Les conséquences sont lourdes : certaines pharmacies, étranglées par des dettes croissantes auprès de leurs fournisseurs, peinent à reconstituer leurs stocks ou à maintenir leurs activités. D’autres envisagent la suspension partielle des prestations sous convention CNAMGS, faute de liquidités suffisantes pour poursuivre les délivrances. Cette spirale financière fragilise toute la chaîne du médicament, des importateurs aux officines de proximité, et menace directement les assurés sociaux.
Pour le Dr Sandrine Itou-Y-Maganga, présidente du Sypharga, la situation est devenue critique. Elle précise que le syndicat a, à plusieurs reprises, tenté d’ouvrir un dialogue avec la CNAMGS afin de trouver une issue durable : « Nous avons besoin d’un calendrier clair de remboursement et d’un engagement ferme de l’État pour garantir la viabilité du secteur pharmaceutique. »
Le Sypharga appelle par ailleurs à une révision structurelle du système de prise en charge et de remboursement, estimant que le modèle actuel atteint ses limites. Pour ces pharmaciens, la survie du secteur dépend désormais d’une volonté politique forte et d’une meilleure coordination entre les acteurs institutionnels et privés. La patience des pharmaciens semble atteindre ses limites. Sans règlement rapide de cette dette abyssale, le Gabon pourrait faire face à une pénurie durable de médicaments, mettant en péril la santé publique.

















1 Commentaire
Que notre grand banquier ministre obsédé par la récolte de l’impot se préoccupe de régler les ardoises de l’état, notamment envers la CNSS et CNAMGS…