Le Dialogue national inclusif tant attendu au Gabon, depuis le putsch du 30 août 2023, a été officiellement ouvert ce mardi 2 avril au Palais des Sports et de la Culture de Libreville par le président de la Transition. Devant plus de 4 000 personnes et le facilitateur de la Communauté économique des États de l’Afrique (CEEAC) pour la Transition au Gabon, Faustin Archange Touadéra, Brice Clotaire Oligui Nguema a donné le coup d’envoi de cette grand-messe marquée par beaucoup d’émotions, mais aussi par son sérieux. Kaléidoscope de la cérémonie d’ouverture ayant drainé du beau monde pour poser les jalons d’un «Gabon digne d’envie».

Brice Clotaire Oligui Nguema et les acteurs de la vie politique, sociale, économique… du Gabon, le 2 avril 2024, au palais des sports de Libreville. © GabonReview

 

Au Gabon, le Dialogue national inclusif (DNI) annoncé par les autorités de la Transition, au lendemain du renversement de l’ancien régime de Libreville, s’est ouvert, ce mardi 2 avril. À l’ouverture des travaux, le président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, a planté le décor, rappelé l’objectif de ce rendez-vous devant inscrire de nouveaux chapitres à l’histoire du Gabon. «Le dialogue vise l’édification d’un nouveau Gabon et la réconciliation des Gabonais entre eux», a-t-il déclaré. 

Occasion offerte au peuple gabonais rassemblé de discuter, à travers les Commissaires, sans aucun tabou, sans aucune idée préconçue, avec courage et lucidité, de reconsidérer les structures de la société gabonaise et de la politique nationale, l’ouverture du Dialogue nationale a été un moment fort devant marquer définitivement les esprits et l’histoire du pays. 

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«Quand la politique s’humanise, la joie et l’émotion seront toujours au rendez-vous»

Au palais des sports et de la Culture de Libreville outre la présence du président centrafricaine, facilitateur de la CEEAC, on a enregistré la présence du gotha politique national. De l’ancien président de la République, Didjob Divungi Di Ndinge, Bertrand Zibi, en passant par Jean Ping, René Ndemezo’o Obiang, Paulette Missambo, Jean-François Ndongou, Zacharie Myboto, Maganga Moussavou, jusqu’à Louis Gaston Mayila, entre autres, le palais des sports a quasiment été le lieu d’«unification du Gabon».  Qu’elles aient été de l’opposition ou de la majorité, toutes ces personnalités se sont donné rendez-vous autour d’Oligui Nguema et du CTRI, ainsi que de nombreux Gabonaises et Gabonais venus assister au lancement de cette nouvelle page de leur histoire commune.

Avant l’arrivée des deux chefs d’État, les populations et les personnalités présentes ont eu droit à la prestation de nombreux groupes et artistes nationaux «puisés» dans plusieurs générations. Pierre Claver Akendengue, Martin Rompave, Hilarion Nguema, Defunzu, RodNzeng, Annie Flore Batchiellilys, Lord Ekomy Ndong et surtout André Pépé Nzé ont fait monter l’adrénaline.

S’il a dansé avec quelques autres artistes gabonais, Oligui Nguema s’est montré très ému, jusqu’aux larmes, lors du passage de Pépé Nzé. Ce dernier ayant chanté l’harmonie du village avec son titre «Nzale», appelant les filles et fils au rassemblement. Un cri, un appel au dépassement des individualités. Et un internaute de dire que «quand la politique s’humanise, la joie et l’émotion seront toujours au rendez-vous». 

«Léguer à la postérité un Gabon plus juste avec des textes solides»

Président du bureau du Dialogue national, l’archevêque de Libreville, Monseigneur Jean Patrick Iba-ba, a déclaré : «ce Dialogue constitue, j’en suis convaincu, l’espoir de tous les Gabonais de voir enfin notre cher pays sortir de ces crises multiformes et d’emprunter résolument et définitivement le chemin de la restauration des valeurs de l’intégrité, de la fraternité, du partage du développement socio-économique qui font de grandes nations».

Il estime en outre que cette rencontre doit permettre aux Gabonais de redresser le Gabon perverti et meurtri par des décennies de malgouvernance, d’injustice et de violation de l’État de droit. «Nous avons l’occasion de léguer à la postérité un Gabon plus juste avec des textes solides, impersonnels et durables», a-t-il dit.

Pour sa part, le facilitateur de la CEEAC a fait observer que l’acte que pose Oligui Nguema en organisant ce rendez-vous est «historique». «Car, il promet le retour à l’ordre constitutionnel», a-t-il indiqué, ajoutant que «le Gabon a soif de démocratie» et que «la démocratie est la seule voie qui conduit à la paix sociale». Il a demandé «d’oublier les dissensions créées par la période électorale» et de rendre ce Dialogue «sincère et constructif» afin que «seul le Gabon gagne».

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«En la mémoire et en hommage de ceux qui n’ont pas pu voir la nouvelle République»

Ouvrant les travaux proprement dits, le président de la transition a insisté sur le fait qu’il souhaite une nouvelle ère de l’histoire du Gabon. «Je suis déterminé à voir le Gabon ouvrir une nouvelle ère de son histoire vers la félicité», a-t-il déclaré, non sans souligner qu’il veut faire de cette rencontre «un cadre propice à l’incubation d’idées novatrices qui inspireront l’écriture d’une nouvelle Constitution, mais aussi la promotion des lois favorisant des élections libres et transparentes».  «Notre peuple attend beaucoup de ce Dialogue national inclusif», a déclaré le président de la Transition.

Autour et à l’intérieur du palais des sports, des banderoles ont été déployées sur lesquels on peut lire «garantissons le bien-être des personnes vulnérables», «ensemble, dotons notre pays de leviers économiques forts» ou encore «réapproprions-nous nos valeurs culturelles et ancestrales». Toute chose exprimant la volonté des organisateurs de ces Assises dont l’ambition est de «léguer à la postérité un Gabon plus juste».

Avant le début des travaux, les représentants de toutes les confessions religieuses présentes au Gabon ont béni la cérémonie, plaçant le Gabon et son avenir entre les mains de Dieu. De même, le président Oligui Nguema a fait observer une minute de silence en la mémoire et en hommage de ceux qui n’ont pas pu voir la nouvelle République. 

Les travaux se poursuivront durant le reste du mois d’avril au stade d’Angondjé. 

 
GR
 

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