Le curé de la paroisse Saint-Joseph de Mitzic a récemment défendu l’archevêque de Libreville, Basile Mvé Engone, pris à partie par des fidèles et détracteurs de l’Église catholique. «Si le pays va  mal, ce n’est pas à cause de l’archevêque», s’est indigné l’abbé Prosky Mebiame Oye.

Au sein de l’Eglise catholique du Gabon, Basile Mve Engone (photo) n’a pas que des contempteurs. © D.R

 

C’est un plaidoyer aux allures de coup de gueule que le curé de la paroisse Saint-Joseph de Mitzic a fait lors du prêche du chemin de croix, le 6 mars. L’abbé Prosky Mebiame Oye a notamment volé au secours de l’archevêque de Libreville, Basile Mvé Engone, accusé, par certains fidèles, de collusion avec le régime d’Ali Bongo.

«Monseigneur Basile Mve Engone n’a jamais été président de la République, la Cour constitutionnelle ou procureur de la République. Il n’a jamais occupé ce genre de fonction, il a toujours été évêque. Si le pays va  mal, ce n’est pas à cause de l’archevêque. S’il n’y a pas de route, si les écoles et les hôpitaux sont en difficulté, si notre Constitution est changée, si des enquêtes n’aboutissent pas, ce n’est pas l’archevêque Basile Mve Engone…», s’est indigné l’abbé Prosky Mebiame Oye, relayé par La Loupe du 10 mars.

À en croire le curé de la paroisse Saint-Joseph de Mitzic, si l’archevêque Basile Mve Engone est comptable de la situation du pays, il rendra compte à Dieu. «S’il est seul, il rendra compte seul à Dieu. S’il a des complices, ils rendront compte à Dieu. Alors, ne l’insultez pas ! Aucun évêque ne mérite ce traitement, surtout pas à cet âge», a insisté l’abbé Prosky Mebiame Oye.

Lors de son homélie, l’abbé Prosky Mebiame Oye a également adressé une pique à ceux qui s’étonnent du silence de l’Église catholique face à certaines dérives. «Ce n’est pas à l’Église de dire aux gens d’aller dans la rue (…) Le discours de l’Église est d’éveiller, enseigner, éduquer et guider les gens dans leur conscience. Si quelqu’un pense que l’Église est un parti politique, il est hors-jeu», s’est-il défendu.

Ce dernier a cependant reconnu de l’existence de «fausses amitiés» entre les leaders de l’Église catholique et les hommes politiques. Un point sur lequel insistent certains fidèles et détracteurs de l’Église catholique. Dans tous les cas, l’abbé Prosky Mebiame Oye est  conscient que «tous les conspirateurs contre notre pays, le Gabon, le paieront déjà sur cette terre et dans le monde à venir».

 
GR
 

4 Commentaires

  1. Gaston dit :

    Défendre Basile Mve, c’est défendre l’indéfendable. En fait, ces évêques du Gabon on peur de s’attaquer au régime des Bongo, parce qu’ils ont reçu plusieurs fois des mallettes. Si encore ces mallettes reçus auraient servis à aider le peuple gabonais, on aurait pu fermer les yeux pour eux. Ce n’est pas « qu’on dit ». Moi j’ai vu une fois une de ces mallettes chez l’un de ces évêques.

  2. Mezzah dit :

    Vous nous servez le même plat que les colons qui sont venus nous arracher tout ce que nous avions de précieux au nom de la croyance envers Dieu.

    «tous les conspirateurs contre notre pays, le Gabon, le paieront déjà sur cette terre et dans le monde à venir» = ON VA ENCORE FAIRE COMMENT….

    Dieu dit: « tu mangeras à la sueur de ton front ». Concrètement ça veut dire que si tu as en face de toi un régime indigne qui te prive de tout, pour que tu manges tu dois le combattre avec la plus grande énergie. Point final.

  3. Teddy dit :

    Je plains le successeur qui aura du pain sur la planche pour redorer l’image de l’Eglise Catholique ternie par ses prédécesseurs.

    • MESS' dit :

      Vraiment, je veux bien savoir si entre l’autorité religieuse, l’autorité politique et militaire,il n’y a pas de différence, bien que toute autorité venant de Dieu ? Le peuple appartient à Dieu. Il reste de ce fait sacré et non sacrifiable ou sacrifié. S’allier à ceux qui oublient, matraquent et tuent ce peuple reste aussi problématique, et surtout sachant que « le porteur de la voix de Dieu » doit toujours être du coté de la vérité et du peuple de Dieu. En tant que pasteur, il a la garde du peuple de Dieu, et ne doit craindre que lui seul: ce Dieu. Quand le peuple souffre sans route, sans école, sans hôpitaux de proximité et équipés; sans emplois et sans considération aucune;l’alliance, la dissimulation et le mutisme avec les dictateurs et les tortionnaires du peuple constituent-ils l’une des missions d’un prêtre, d’un évêque (ou d’un archevêque)? Il ne s’agit pas de condamner qui que ce soit, il ne faut pas non plus encourager le péché et les infamies de certains, au motif de l’âge ou d’autres affinités. En couvrant le mal et le mauvais,l’on rentre soi-même dans le mal et le mauvais, sans le savoir ni même le réaliser. Attention, lorsque nous voulons jouer aux grands apologistes !!!

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