Suite aux législatives et locales du 27 septembre, le gouvernement, réuni récemment autour de son vice-président, Alexandre Barro Chambrier, s’est exprimé sur le déroulement de ces élections. Face aux vives réactions de l’opinion publique, le Conseil de cabinet a reconnu les difficultés rencontrées, soulignant que ces élections jumelées ont profondément marqué la scène politique. Il souhaite donc la correction des dysfonctionnements par des mesures légales contraignantes.

Les membres du gouvernement réunis, le 3 octobre 2025, autour du Vice-président du gouvernement, Alexandre Barro Chambrier. © D.R.

 

Engagés pour la plupart à ces scrutins, les membres du gouvernement ont à tort ou à raison été victimes ou complices d’un certain nombre de comportements vécus et décriés le jour du vote. Le Conseil de cabinet du vendredi dernier a été le lieu du réquisitoire de ces agissements qui ont écorné la sincérité du processus électoral.

Comme l’a déclaré Laurence Ndong, «notre pays sort de très loin. Il y a une culture électorale, une façon de faire les élections qui n’a pas commencé aujourd’hui et nous sommes en train de partir vers la transformation. Il y a encore des mentalités qu’il faut faire évoluer».

Les comportements déplorables observés lors du vote, tels que l’achat des consciences, le transport abusif d’électeurs ou la délivrance non conforme des procurations, ont été largement dénoncés lors du Conseil de cabinet. Les membres du gouvernement, parfois acteurs eux-mêmes de ces scrutins, ont souffert ou été complices de ces pratiques, ce qui a écorné la sincérité du processus. Toutefois, ces atteintes graves aux principes démocratiques ne découragent pas l’Exécutif, qui entend persévérer dans la construction d’une véritable démocratie.

Un vote doit reposer sur la conviction et le projet de société

Pour enrayer ces dérives, le gouvernement mise sur plusieurs leviers, dont la formation et la sensibilisation des citoyens aux enjeux électoraux, ainsi que sur l’adoption de mesures légales plus strictes. Laurence Ndong a insisté sur cette voie en affirmant que «le gouvernement compte sur la formation, la sensibilisation et la prise de dispositions légales qui vont contribuer à faire changer les choses». Une approche devant faire évoluer la culture électorale, en changeant les mentalités encore ancrées dans des habitudes contestables.

Bien que la transhumance électorale ne soit pas interdite par le Code électoral, le gouvernement a fermement dénoncé les abus qui en sont faits. Laurence Ndong indique qu’«il y a tout un ensemble de dispositions qu’il faut prendre». «Il faut analyser les choses. Cela prend du temps. Nous avons besoin d’une transformation au niveau de la conception de ce qu’est une élection», a-t-elle dit. 

Pour elle, un vote doit reposer sur la conviction et le projet de société, non sur des contreparties financières.  «On vient avec un projet, des arguments et des réalisations pour ceux qui ont été aux affaires», a précisé la porte-parole du gouvernement. 

En analysant ce qui a marché ou non durant ces scrutins, le gouvernement a promis de corriger les dysfonctionnements par des mesures légales contraignantes.

 
GR
 

5 Commentaires

  1. Jean Jacques dit :

    Vous êtes les véritables criminels corrompus qui sont là tout simplement pour vos SECTES, LOGES vos intérêts avec vos familles, la fraude électorale est fabriquée par les mêmes qui volent l’argent public. Et vous avez quel projet pour la population zéro, le seul projet c’est gagner 5 à 100 millions par mois, acheter les avions, les biens en France, Canada et États-Unis. La population abrutie qui vote les faux politiciens, vit dans la pauvreté, misère,
    Si fameux politiciens avaient un projet pour le peuple, le gouvernement, devrait retirer le ministre de l’intérieur dans la gestion et l’organisation des élections, le fichier electoral devrait ÊTRE INFORMATISÉ 100% et avoir les URNES ELECTRONIQUES AFIN D’EVITER LA FRAUDE ÉLECTORALE.
    Votre va à l’ONU,il dit les élections seront transparentes et démocratiques,aujourd’hui c’est le contraire,

  2. Gayo dit :

    Je suis heureux de voir enfin, dans mon pays, des dirigeants qui prennent en compte le ressenti et les frustrations de leurs concitoyens, surtout quand elles sont partagées par un grand nombre, dont plusieurs leaders d’opinion. Nous sommes désormais loin de l’arrogance et du mépris d’Ali Bongo, d’Alain Claude Bilie Bi Nze et d’Ali Akbar Onanga, qui auraient simplement répondu que l’opposition n’a pas de projet de société, que ce sont des mauvais perdants et que l’élection s’est bien déroulée. C’est justement ce ton condescendant et ce refus d’écoute qui alimentaient la colère du peuple contre le régime Bongo-PDG, un pouvoir sourd, aveugle, arrogant, méprisant et incompétent.

    Bravo au disciple de Machiavel, qui a compris que gouverner, c’est d’abord écouter. Il a grandi au village, auprès des anciens, ces sages pour qui l’écoute est la première qualité d’un vrai chef. Rien à voir avec Ali Bongo, déraciné, élevé en France, sans attache culturelle, ni avec son fils Nourredine, encore plus égaré par manque d’ancrage culturel. Dans son interview, ce dernier a montré qu’il ne savait plus s’il était marocain, gabonais ou français, au point de vouloir que la France viole la souveraineté de la justice gabonaise au nom de sa nationalité française. Ironie du sort : quand il faisait souffrir Alhianga, il se retranchait derrière cette même souveraineté pour rejeter toute ingérence française. Il avait simplement oublié qu’Alhianga était, lui aussi, son compatriote français.

  3. Jean Jacques dit :

    Gayo,comme aujourd’hui tu es tellement ABRUTI, incapable de faire entre les vrais politiciens qui so t au service du peuple et les criminels corrompus affamés qui sont là juste pour propres intérêts, il faut bien lire ceci, les vrais humains, vrais politiciens qui sont vraiment au SERVIR DE LEUR CITOYENS DANS UNE VRAIE REPUBLIQUE. La voiture VOLVO EST SUEDOISE,ils fabriquent,mais seulement le 1er Ministre qui a la voiture et l’appartement de fonction, les ministres n’ont pas des voitures, ni chauffeur, mangent à la cantine. Leurs salaires sont connus par le peuple. Dans les Républiques bananières, où les criminels doivent conne des rois et le peuple dans la pauvreté, misère, chômage.

    Le premier ministre suédois Fredrik Reinfeldt, fin mars, lors d’une rencontre avec son homologue portugais Pedro Passos Coelho. Paulo Duarte/AP
    Simplicité et honnêteté sont les piliers de la vie politique suédoise, où seul le premier ministre dispose d’un logement officiel (payant) et d’une voiture de fonction. Tout écart, même minime, est sévèrement sanctionné.

    À Stockholm, les ministres déjeunent à la cantine, tout comme les hauts fonctionnaires et leurs secrétaires. Pas d’alcool, pas de fromage ni de dessert, Seulement des carafes d’eau… et du lait froid. «Et si un ministre oubliait de débarrasser son plateau, commente un fonctionnaire, vous n’imaginez pas les gros titres le lendemain dans la presse!»

    En Suède, «les ministres mènent une vie normale, renchérit Lena Hjelm-Wallén, ancien chef (sociale-démocrate) de la diplomatie suédoise. Bien sûr, au ministère des Affaires étrangères, il y a un cuisinier et des salons pour recevoir nos hôtes. Mais, au quotidien, pourquoi ne pas déjeuner à la cantine?» Les ministres, martèle un fonctionnaire, «sont là pour servir, et non se faire servir». L’idée, poursuit-il, c’est que «chaque membre du gouvernement a un salaire, que tout le monde connaît, et rien de plus».

    Pas de voiture avec chauffeur
    Modestie, rigueur et honnêteté: voilà les premières qualités exigées des ministres suédois. Aucun logement de fonction ne leur est proposé. Seul le chef du gouvernement a droit à un appartement – 175 m2, pour lesquels il paie un modeste loyer – dans une belle maison blanche sur les quais. Pas de voitures avec chauffeur non plus, sauf pour le chef du gouvernement et celui de la diplomatie: en déplacement, les ministres se débrouillent, prennent le train, la police pouvant assurer leur transport en cas de besoin. «Un jet privé? Une suite dans un palace? Chez nous, c’est inconcevable: c’est si loin de notre culture!, indique Hans Sundström, avocat et conseiller juridique de plusieurs agences gouvernementales. Ici, il n’est pas rare de croiser un ministre à la gare, ou dans un grand magasin. C’est d’ailleurs alors qu’elle faisait ses courses, sans garde du corps dans un grand magasin, que notre chef de la diplomatie Anna Lindh fut assassinée en 2003.»

    • Gayo dit :

      Jean-Jacques, tu m’insultes ?
      Toi, le lecteur le plus borné de Gabonreview ? Fidèle serviteur des Bongo, incapable de réfléchir même après la chute de ton régime chéri.

      Oligui dirige mieux que tes anciens maîtres, simplement parce que tes petites magouilles ne passent plus. Tu parles de “voiture avec chauffeur” ? Cela ne te gênait pas quand tes idoles collectionnaient les bolides achetés avec l’argent du peuple.

      Tu réclames des dirigeants modestes, mais tu fermais les yeux quand Ali Bongo passait ses vacances à Saint-Tropez aux frais du contribuable. Quelle hypocrisie !

      Tu fais partie de ces anciens du système, fils du malin, qui jouent aujourd’hui les moralistes alors qu’ils ont profité d’un régime mafieux. Vos langues changent selon vos intérêts, vos consciences sont à vendre.

      Ta morale n’est qu’un masque pour pleurer tes privilèges perdus. Épargne-nous tes leçons, Jean-Jacques — tu n’as même pas de quoi en donner à tes enfants.

  4. Yann Levy Boussougou-Bouassa dit :

    C’est bien de dénoncer les manquements. Mais, s’il y en a parmi eux qui tombent sous le coup de la loi pénale, alors il faut mettre en branle les sanctions que celle-ci prévoit et reprendre les scrutins là où les manquements ont été constatés. Et si c’est l’intégralité du scrutin qui est entaché parce ces manquements, alors il n’y a pas d’autre solution que de tout reprendre. On ne peut pas tolérer d’avoir des institutions qui soient le résultat d’une forfaiture, si on est vraiment « porté par l’esprit du 30 août » (préambule de notre constitution) et pas celui de l’ancien régime. Je ne parle même pas du potentiel impact désastreux sur les prochaines participations (sauf si on décide de maquiller les chiffres, bien entendu).

    S’agissant de cette transhumance électorale, il serait bon que le législateur songe à l’interdire. Chacun devrait voter dans la circonscription dans laquelle il vit, plus encore lorsqu’il est question de l’élection des conseils locaux. Cela encouragerait le vote en fonction des projets. Les collectivités territoriales étant appelées à avoir davantage de poids demain dans la définition et la mise en œuvre des politiques publiques, les citoyens auront à cœur de faire les bons choix car leur quotidien sera clairement et directement impacté (la commune c’est le berceau de la démocratie et le premier espace de familiarisation des citoyens à la notion d’intérêt général, disait un philosophe).

    Par ailleurs, interdire cette transhumance et favoriser la sédentarisation des électeurs, c’est aussi une manière de lutter contre un certain ethnocentrisme qui fait croire, par exemple, à un fang, alors que celui-ci vivrait à Ndendé, y travaillerait et paierait ses impôts locaux (les impôts locaux financeront probablement demain la décentralisation), qu’il ne peut s’impliquer dans la vie politique de cette commune (en tant qu’électeur ou candidat) parce qu’il n’en est pas originaire. On favoriserait ainsi une plus grande cohésion entre tous les citoyens et s’éviterait les sorties de route médiatiques qui ont entaché les discours avant et pendant la campagne électorale.

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