Composée d’experts de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), de la Commission de l’Union africaine (CUA), du Forum africain de l’administration fiscale (Ataf), et l’agence de coopération internationale allemande pour le développement (GIZ), la mission de cadrage conjointe a transmi,s le 25 novembre, au président de la Commission nationale de lutte contre la corruption et l’entichement illicite (CNLCEI) du Gabon, les recommandations, issues de l’évaluation du plan d’action nationale de lutte contre les flux financiers illicites.

La mission de cadrage conjointe pour l’évaluation du plan d’action nationale de lutte contre les flux financiers illicites, présentant ses conclusions à la Commission nationale de lutte contre la corruption et l’entichement illicite (CNLCEI). © D.R.

 

Au terme des cinq jours de travaux consistant à l’évaluation de la pertinence du plan d’action nationale de lutte contre les flux financiers illicites et, la définition des priorités essentielles en termes d’appui financier et technique, la mission de cadrage conjointe a livré au président de la Commission nationale de lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite (CNLCEI) du Gabon, Nestor Mbou, la somme de ses recommandations. Celles-ci devraient permettre au Gabon de lutter efficacement contre ces flux.

La mission de cadrage se composait de la Commission de l’Union africaine (CUA), la Commission économique pour l’Afrique (CEA), du Forum africain de l’administration fiscale (Ataf), et l’agence de coopération internationale allemande pour le développement (GIZ). Selon ce pool d’experts, le plan d’action nationale de lutte contre les flux financiers illicites reflète le risque de vulnérabilité du Gabon en matière de flux financiers illicites. Il fait ressortir un manque d’appropriation du travail de groupe technique au niveau du top management, met en exergue un besoin manifeste de renforcer les capacités au travers des formations et des ateliers pour les agents engagés dans la lutte, mais également une capitalisation des initiatives existant en cours et en rapport avec le projet afin d’éviter les duplications…

De ce fait, la cheffe de la mission de cadrage conjointe, par ailleurs représentante de la Commission de l’Union africaine, Francette Laurette Ecko, et les membres de la délégation qu’elle conduisait, recommandent que : soient incluses dans le futur plan d’action nationale de lutte contre les flux financiers illicites, des actions visant à identifier les approches de contrôles adaptées au secteur formel. Ce secteur étant perçu comme une source majeure en termes de flux financiers illicites, des actions devront être menées visant à accroître la sensibilité nationale et la volonté politique par des moyens tels que la plaidoirie, le lobbying et autres ainsi que les actes de plaidoyer en vue de l’harmonisation de politique fiscale au niveau de la sous-région en vue d’encourager la compétitivité des entreprises.

Pour ce qui est principalement de la justice, la délégation souhaite que soient renforcés les liens fonctionnels entre les différentes agences et la justice en vue d’améliorer la qualité des délits en rapport avec les flux financiers illicites et accélérer également les poursuites en vue d’assurer une véritable continuité d’investigation financière. Les crimes économiques doivent être l’objet de plaidoyer au niveau des plus hautes instances de la République gabonaise en vue de lever le verrou lié à l’opportunité des poursuites afin qu’à terme, toutes les infractions afférentes aux flux financiers illicites soient sévèrement punies.

«Cette mission marque une étape décisive dans notre quête commune de lutte contre les flux financiers illicites et, par-dessus tout, dans notre désir de mieux mobiliser nos ressources internes en vue de les canaliser vers de réels projets de développement du continent. Le Gabon est un réel exemple à suivre au regard de l’engagement renouvelé de ses autorités à lutter efficacement contre les flux financiers illicites», a confié Francette Laurette Ecko.

De l’avis du président de la CNLCEI, Nestor Mbou, ces résultats positifs viennent renforcer la crédibilité de l’institution qu’il préside. Les actions et les stratégies identifiées par la mission de cadrage restent perçues comme des remèdes à ce grand fléau que sont les flux financiers illicites, considérés à juste raison par tous, comme un cancer pour les économies  nationales.

«L’analyse du contenu du plan d’action consolidé montre clairement que vous avez su appréhender non seulement les problématiques, mais aussi proposer des stratégies adaptées et des alternatives pour permettre à notre institution de s’arrimer au contexte évolutif des pratiques mafieuses. Les éclairages précieux que nous ont apportés nos différents experts permettront à la commission nationale de lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite de mieux aborder et solutionner les jours à venir, les situations délictueuses auxquelles elle devra faire face», a assuré Nestor Mbou.

Au terme de sa mission, la commission de l’Union africaine a formulé le souhait de travailler plus étroitement avec l’Etat gabonais, les partenaires sociaux, ainsi que les partenaires techniques et financiers pour atteindre l’objectif d’une lutte efficace contre les flux financiers illicites.

 
GR
 

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