Au Gabon, quatre jours après les élections générales, le Centre gabonais des élections (CGE) a proclamé les résultats de la présidentielle, annonçant la victoire du président Ali Bongo avec 64,27% des suffrages exprimés contre 30,27% pour son principal challenger. Dans les minutes qui ont suivi, le président réélu a été désavoué par les Forces de défense qui réunies au sein d’un Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) ont annulé le vote. Des populations en liesse ont investi la rue.

Le CTRI proclamant sa prise du pouvoir sur Gabon 24. © Gabonreview (capture d’écran)

 

Sur les antennes de la télévision nationale de 3h à 4h du matin ce 30 août, le président du Centre gabonais des élections (CGE) qu’entouraient des membres de cette institution, communiquait les résultats de la présidentielle après les élections générales du 26 août. Au terme de la centralisation des résultats, «est élu Bongo Ondimba Ali avec 293 919 voix soit 64,27%», indiquait Michel Stéphane Bonda. Si l’annonce de ces résultats s’est faite dans le calme plat, la plupart des Gabonais étant endormis à cette heure, des tirs d’armes automatiques ont été entendus à Libreville aussitôt après l’annonce de ces résultats.

Alors que ces premiers tirs provenaient vraisemblablement de la zone des Charbonnages/Cité de la Démocratie, d’autres tirs retentissaient dans la zone des PK, puis un peu partout à travers la capitale gabonaise. A ces nouveaux tirs, se mêlaient les voix de quelques gabonais qui réveillés et contestant la victoire d’Ali Bongo, criant de joie «les militaires ont annulé le vote et pris le pouvoir. Vive la liberté !». Pour ainsi dire, dans la foulée des premiers tirs juste après la proclamation des résultats, une douzaine d’hommes en treillis prenaient en otage la chaîne de télévision Gabon 24 logée au sein de la présidence de République pourtant gardée par la Garde républicaine (GR). Au milieu de ces hommes où on distinguait clairement des bérets verts (GR), bérets rouges (armée de l’air), gendarmes et policiers. Un militaire, la quarantaine d’année vraisemblablement et identifié par de nombreuses personnes comme le chef d’état-major de l’armée de terre, lisant un communiqué.

Élections annulées par les Forces de défense dont la Garde républicaine

«Ce jour 30 août 2023, nous Forces de défense et de sécurité réunies au sein du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), au nom du peuple gabonais et garant de la protection des institutions avons décidé de défendre la paix en mettant fin au régime en place», indiquait-il. «A cet effet, les élections générales du 26 août 2023 ainsi que les résultats tronqués sont annulés les frontières sont fermées jusqu’à nouvel ordre, toutes les institutions de la République sont dissoutes», précisait le communiqué diffusé plus tard sur les antennes de la chaîne nationale, Gabon 1e.

Le CTRI a dissout le gouvernement, le Sénat, l’Assemblée nationale, la Cour constitutionnelle, le Conseil économique social et environnemental (CESE) ainsi que le CGE, a dit admettre que l’organisation des élections générales du 26 août n’a pas rempli les conditions d’un scrutin transparent, crédible et inclusif. Il dénonce dans le pays, une grave crise institutionnelle, politique, économique et sociale ainsi qu’une gouvernance aussi irresponsable qu’imprévisible se traduisant par une dégradation de la cohésion sociale risquant de conduire le pays au chaos. Aux commandes du pays, le CTRI a appelé la population, les communautés des pays frères installées au Gabon ainsi que les Gabonais de la diaspora au calme et à la sérénité. «Nous réaffirmons notre attachement au respect des engagements du Gabon vis-à-vis de la communauté nationale», a fait savoir le Comité qui jusqu’aux premières lueurs du jour, était applaudi par les populations à travers de nombreux quartiers populaires de Libreville.

Les résultats contestés

Sur la ligne Pk5/Pk12, aux quartiers Nzeng-Ayong et Belle-Vue notamment, les forces de Défense qui faisaient le tour étaient acclamés comme des héros par des Gabonais ayant investi la rue, mais surtout, -nourris par l’espoir de voir changer le régime actuel. Arborant les couleurs du drapeau gabonais et brandissant ledit drapeau, ils chantaient en chœur l’hymne national du pays dont un passage a d’ailleurs été repris par le CTRI : «C’est enfin notre essor vers la félicité». La même liesse populaire a été enregistrée à Port-Gentil, deuxième ville du pays.

Dans le pays et à l’international, ils étaient, selon les chiffres du CGE, 846 643 électeurs attendus aux urnes parmi lesquels, 47 652 votants dont 22 364 bulletins blancs ou nuls, 457 288 suffrages exprimés pour un taux de participation de 56,65%.

En lice, 14 candidats dont Jean Delors Biyoghe qui a obtenu 1 266 voix pour 0,28%. Ali Bongo Ondimba 293 919 voix soit 64,27% ; Gérard Ella Nguéma 1 239 voix soit 0,27%. Jean Romain Fanguynovéni 1 272 voix soit 0,28% ; Axel Stophène Ibinga 1 124 voix soit 0,25%. Victoire Lasseny Duboze 2 198 voix soit 0,48% ; Pierre Claver Maganga Moussavou 5 178 voix soit 1,13% ; Joachim Mbatchi Pambo 967 voi soit 0,21% ; Abel Mbombé Nzoundou 1 057 voix soit 0,23% ; Jean Victore Mouanga Mbadinga 1 034 voix soit 0,23% ; Emmanuel Mvé Mba 1 412 voix soit 0,31% ; Thierry Michel Ngoma 825 voix soit 0,18% ; Albert Ondo Ossa le principal challenger d’Ali Bongo qui n’aurait récolté que malgré son aura 140 690 voix soit 30,77% et Gervais Oniane 3 639 voix soit 0,80%.

 
GR
 

2 Commentaires

  1. Akoma mba dit :

    Akoma MbA ne vous avait-il pas dit qu’il N’Y A PAS UN DEUX SANS TROIS avec des sbires comme ALI BONGO et sa bande de pilleurs et assassins du Gabon?
    En toute logique, le pouvoir doit revenir au vainqueur des élections, Monsieur Albert Ondo Ossa et fin, un point, un trait.
    LE PEUPLE GABONAIS A FAIT SON CHOIX ET QUE LES MILITAIRES RETOURNENT DANS LES CASERNES.

  2. Désiré dit :

    l’élection truquéee de trop.

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