Disant avoir lancé son mouvement de grève six mois plus tôt pour alerter sur «l’état de déliquescence» du système judiciaire, le Syndicat national des magistrats du Gabon (Synamag) s’est étonné ce mardi 30 mai du peu de réactivité du gouvernement qu’il accuse par ailleurs de préférer laisser croire à l’opinion que le débrayage qui perdure porte essentiellement sur la demande d’une dotation en véhicules. Une attitude qui l’a poussé à inviter le président de la République à se saisir personnellement de ce dossier pour éviter une année judiciaire blanche.

Des membres du Synamag, dont le président (au milieu), le 30 mai 2023 à Libreville. © Gabonreview

 

Six mois qu’ils sont en grève. Six mois que les cours et tribunaux du Gabon fonctionnent au ralenti, et la situation semble loin d’émouvoir le gouvernement, à en croire le Synamag qui a regretté ce mardi 30 mai que plutôt de répondre favorablement à leurs cinq principaux points de revendication, les autorités préfèrent «focaliser (leur) énergie à vouloir discréditer leur mouvement en distillant dans la société gabonaise que les magistrats font grève pour des questions de véhicules». «En réalité, rectifie le syndicat, cette grève n’est rien d’autre qu’un ras-le-bol d’un constat de l’état de déliquescence de notre système judiciaire».

Si au sein de la Synamag on s’étonne du «mutisme» du gouvernement, on croit aussi savoir que ce statu quo est voulu, voire entretenu. D’autant que «les magistrats, chargés de dire le droit, sont relégués au second plan des priorités du gouvernement». Sinon, comment comprendre que leur grève dure autant ?

Ali Bongo invité à se saisir du dossier 

«Comment en est-on arrivé à s’accommoder pendant une si longue période à ce désert judiciaire ? Que le gouvernement dise au peuple gabonais pourquoi il se complaît dans cette situation de non-droit et pour quel objectif. Ce qui arrive dans notre pays n’a pas d’équivalent ou de comparaison ailleurs», s’inquiète l’organisation syndicale qui juge que la justice gabonaise «est malade, tant dans son fonctionnement que dans son organisation».

Aussi, craignant une année judiciaire blanche, alors que le Parlement s’apprête à aller en vacances, le Synamag invite-t-il le président de la République à se saisir personnellement du dossier, pour permettre aux magistrats de reprendre du service.

 
GR
 

2 Commentaires

  1. Prince dit :

    Qui est le président du conseil supérieur de la magistrature ? Qui est chef de l’atat ? Qui est chef du Gouvernement ? Qui a nommé les ministres ? Qui a nommé le ministre de la justice ? Donc vous voulez nous dire que cet Mr n’est pas au courant de cette situation ? Lui qui concentre tous les pouvoirs, vous voulez nous faire croire qu’il n’est pas au courant de vos salaires ? Et de vos conditions de travaille ? vous l’avez dit vous même dans quel pays à ton vu pareil situation ? C’est la raison pour la quelle on vous demande de rejoindre l’opposition pour que les choses changent dans ce pays au lieu de cella vous vous arranger du mauvais côté, voici les élections qui arrivent vos collègues viendront une fois de plus donné de faux résultats. Je vous garantie que votre situation ne changera pas avec ce régime si vous étiez des Beninois votre situation serais meilleur, mais comme vous êtes Gabonais il n’à rien à foutre de vous .

  2. Karlyto Moulongchi dit :

    La magistrature voici un autre machin dans ce pays qui ne joue jamais son rôle. gangrené dans une corruption sans commune mesure. les magistrats veulent interpeler le président de la république. ces gens la quand le gouvernement essaie un peu de secouer la poussière qui les couvre tous, ils se fâchent et brandissent l’argument de l’Independence de la justice. mais quand ils ont besoin des voitures la, ils courent vers le président. vous êtes indépendant dans la justice, vous avez un manifeste qui régis votre profession, vous avez l’ordre des magistrats…Mais comme des grand réglez vous même vos problèmes. ou est passée cette indépendance que vous brandissez tous les jours.

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