Gabon : «Un petit monsieur comme ça !» Le tacle de Neveu à Mouyouma

Évincé de l’encadrement technique de l’équipe nationale de football du Gabon, Patrice Neveu, l’ancien sélectionneur des Panthères, n’a pas apprécié l’interview accordée à RFI, le 4 avril dernier, par son successeur, Thierry Mouyouma. L’intervention de ce dernier concernant les questions de discipline, de patriotisme au sein de l’équipe n’ont pas laissé insensible l’ancien coach.

L’ancien sélectionneur du Gabon et son successeur, Patrice Neveu et Thierry Mouyouma. © GabonReview/montage

Très remonté au regard des propos du sélectionneur national du Gabon, Thierry Mouyouma, abordant les questions de discipline et de patriotisme au sein de l’équipe nationale de football fanion du Gabon, l’ancien entraîneur, Patrice Neveu, a répondu ce mercredi 10 avril aux questions de la Radio France Internationale (RFI). Furieux, il n’a pas manqué de traiter son successeur de «petit monsieur comme ça». 

Arrivé à la tête de l’encadrement technique des Panthères du Gabon, il y a quelques mois, Thierry Mouyouma a voulu imprimer un nouveau style managérial. Son travail repose sur la discipline et l’amour du maillot qu’il insuffle à ses poulains. À preuve, il n’a pas convoqué, pour ses dernières sorties, la star nationale, Panthères Pierre-Emerick Aubameyang, et s’est défait de l’un des maitres à jouer de l’équipe, Kaku Kanga Guelor pour des problèmes d’indiscipline. 

«Nous avons besoin de restructurer l’entité à tous les niveaux : niveau de l’état d’esprit, au niveau disciplinaire, au niveau mental, au niveau technique et au niveau des résultats. Il est important que le Gabon se qualifie dorénavant à toutes les Can -Coupe d’Afrique des Nations-», disait-il.

Cela n’a visiblement pas plu à Patrice Neveu qui estime que son successeur s’en est pris à lui, même s’il ne l’a pas nommément cité. D’où sa réplique sur RFI. «Dans la mesure où le sélectionneur du Gabon utilise RFI pour faire passer ce type de choses, je dis non. C’est lamentable. Avant de quitter la sélection, je n’avais rien contre ce monsieur», a réagi l’ancien entraîneur des Panthères. 

Patrice Neveu renchérit indiquant que «depuis que je suis parti, je n’ai pas fait une déclaration dans la presse (Patrice Neveu s’est exprimé dans plusieurs titres de la presse locale française, NDLR)». «Mais aujourd’hui, ce n’est pas possible de faire enterrer un sélectionneur comme moi gratuitement par un petit monsieur comme ça».  

Le technicien français explique que dans une sélection, le responsable de la discipline est le sélectionneur. Et de poursuivre, «donc sans citer mon nom, il me nomme, et moi, je réponds, je ne peux pas laisser faire ça. Je suis sélectionneur, j’ai fait cinq sélections. Je suis un entraîneur passionné et investi». «On sait qu’il y a des situations difficiles, je suis parti, j’ai dû quitter, et je sais dans quelles conditions. Quand je suis parti, j’ai assumé, mais là, c’est trop. Ce monsieur ment et se cire tout seul ses chaussures», a-t-il ajouté.

Il s’est étalé sur les épisodes de Gambie où l’équipe a passé une nuit entière à l’aéroport, les joueurs et lui-même ayant dormi à même le sol, ainsi que l’avarie ayant enregistré leur avion en Espagne, tandis que 14 joueurs seulement avaient pu rallier Kinshasa pour livrer un match crucial. 

«Quand on a été jouer au Congo (RDC) et que l’avion allait s’écraser et on s’est arrêtés en Espagne, les joueurs sont allés jouer à 13 ou 14, ce ne sont pas des patriotes ça ? (Patrice Neveu fait référence à une avarie technique qui a forcé leur appareil à atterrir à Barcelone en urgence lors d’un voyage entre la France et la RDC pour aller jouer un match de qualification pour la CAN au Cameroun remporté 1-0, NDLR)», a-t-il questionné.

Quant aux questions de discipline, il se demande si c’est la faute du sélectionneur s’ils ont dormi par terre en Gambie et que les avions ne partent pas à l’heure. Pour l’ancien sélectionneur du Gabon, Thierry Mouyouma va certainement cacher les prochains cas d’indiscipline d’autant que les regroupements se font dans les hôtels de 300 à 400 chambres. 

«Moi, je gérais ça en interne pour faire des résultats et on a fait des résultats, nous sommes allés à la CAN. Quand il dit qu’il est arrivé dans une sélection délabrée, c’est faux ! Vous verrez, les joueurs qui vont jouer contre la Côte d’Ivoire, ce sont 80, voire 90% des joueurs de mes joueurs que j’ai fait venir en sélection. Les joueurs que j’avais sous ma coupe étaient des patriotes, motivés et disciplinés à leur niveau. Après les cas précis d’indiscipline, c’est autre chose», a-t-il fait savoir.