Chaque jour, quasiment, un braquage est perpétré dans ce quartier du deuxième arrondissement de la commune de Ntoum. Se sentant abandonnés par les services de la police et de la gendarmerie, les habitants commencent à constituer des groupes d’autodéfense.

Barrage à Essassa en arrière-plan (image d’archive) et personnage du film Johnny Mad Dog (au premier plan) © Gabonreview

 

La cinquantaine révolue, Michèle M. a été dépossédée, le 12 octobre dernier aux environs de 19 heures, à Essassa à l’entrée de la cité Somivab, de son sac à main contenant une somme de 300 000 francs par des jeunes garçons de ce quartier du deuxième arrondissement de la commune de Ntoum. De l’argent, confie-t-elle, qu’elle devait verser dans une tontine le lendemain.

Trois semaines plus tôt, un élève du collège Bessieux a été victime d’un braquage non loin du Monastère des sœurs Clarisse. Mieux, il y deux ans, le couple Ferdinand et Brigitte Ngoulou, revenant d’une cérémonie familiale, avait été neutralisé non loin de leur domicile par trois garçons munis d’armes et qui en étaient repartis avec 300 000 francs.

Si la liste est loin d’être exhaustive, il n’en demeure pas moins que les agressions de cette nature ont, au fil des années, pris de l’ampleur dans cette bourgade située à moins de 30 kilomètres de Libreville. La placidité légendaire de cette localité cède lentement la place à la terreur. Les auteurs sont, pour plupart, des jeunes garçons âgés entre 16 et 25 ans, bien connus des habitants. Leurs sites d’opération sont compris entre les deux accès de la Zone économie à régime privilégié (ZERP) de Nkok. À la nuit tombée, ils arpentent les lieux en quête d’éventuelles victimes. Et ils en font toujours, la contrée étant connue pour ses lieux de détente. Certains délinquants n’hésitent pas à poser leur «souricière» dans les coins d’Essassa les plus calmes, car reculés de la route nationale.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que la montée du niveau d’insécurité commence à exacerber ici. La population se sentant, du reste, livrée à elle-même par les services compétents. «L’attitude des policiers et gendarmes de notre commune laisse penser que notre sécurité ne les préoccupent nullement», dénonce Claude. Cette réaction vient de ce que, maintes fois, de nombreuses victimes ont régulièrement saisi les pandores, mais leurs plaintes n’ont guère de suite. En conséquence, des groupes sont en train de s’organiser pour une autodéfense. Gare donc à la justice populaire !

 
GR
 

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