Le climat reste tendu dans le département de Lékoni-Lékori (Haut-Ogooué), où les électeurs attendent fébrilement le verdict de la Cour constitutionnelle et du Tribunal administratif. En cause, l’annulation surprise du scrutin du 27 septembre dernier par le ministère de l’Intérieur. Une décision qui soulève de nombreuses questions.

Le PDG regrette la décision du ministère de l’Intérieur sur le premier siège du département de Lékoni-Lékori. © GabonReview

 

Les élections législatives et locales du 27 septembre 2025 n’ont pas fini de faire parler d’elles à Lékoni-Lékori. Alors que les opérations électorales s’étaient déroulées dans le calme selon plusieurs observateurs, le ministère de l’Intérieur a annoncé l’annulation des résultats dans la Commune et au 1er siège. Une décision immédiatement contestée par des candidats du PDG, qui ont déposé deux recours à la Cour constitutionnelle et au Tribunal administratif. Selon les recours déposés, cette annulation ne reposerait sur aucun fondement légal. Le Code électoral est clair : seule la Cour Constitutionnelle est compétente pour annuler une élection législative.

Les plaignants s’interrogent aussi sur la base de cette décision ministérielle, qui évoquerait des «incidents graves» jamais constatés dans les procès-verbaux signés par tous les scrutateurs, y compris ceux des partis concurrents. Pire, selon eux, la demande d’annulation aurait été initiée par un candidat de l’UDB battu dans son propre siège, qui aurait tenté (illégalement?) de faire invalider le vote dans une autre circonscription. Une manœuvre que certains n’hésitent pas à qualifier de «hold-up électoral». Autre point soulevé, la CNOCER et l’ACER, autorités en charge du processus électoral, avaient validé les résultats et les avaient rendus publics. Aucun procès-verbal ne signalait d’irrégularités majeures dans les bureaux concernés.

Entre appel au calme et suspens

Dans ce contexte, l’intervention du ministère de l’Intérieur est perçue par certains acteurs politiques comme une ingérence administrative dans un processus pourtant encadré par la loi. Face à la contestation, la balle est désormais dans le camp des juridictions compétentes. La Cour Constitutionnelle et le Tribunal administratif doivent se prononcer dans un délai de deux mois au maximum, conformément à l’article 357 du Code électoral. En attendant, la population de Lékoni-Lékori reste dans l’expectative. Si beaucoup espèrent que la «vérité des urnes» sera rétablie, d’autres redoutent une reprise intégrale du scrutin, qui pourrait raviver les tensions dans une région jusque-là réputée pour sa stabilité.

D’où, des appels au calme et à faire preuve de retenue. «Nous devons prouver que notre démocratie peut gérer les différends dans le respect des lois et des institutions», a déclaré un leader communautaire lors d’une récente réunion publique. Dans un climat où la confiance dans le processus démocratique semble fragilisée, le verdict à venir s’annonce capital. À Lékoni-Lékori, c’est bien plus qu’une simple élection qui se joue : c’est la crédibilité du système électoral tout entier qui est en jeu.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. MOUNDOUNGA dit :

    Bjr. Que le Ministère de l’intérieur explique pourquoi il a motivé sa décision d’annulation en sachant que le code électoral est clair en l’espèce. En ce sens que c’est la cour constitutionnelle seule qui est Droit d’annuler une élection. Comme ont dit au quartier « est ce qu’on va s’en sortir ? Amen.

Poster un commentaire