Explosion du record du nombre de membres dans un cabinet de maire central, dépenses excessives et peu justifiées, agents municipaux fantômes… le rapport fait par Serge William Akassaga Okinda au nouveau maire de Libreville, Eugène Mba, n’est pas pour arranger la situation de son prédécesseur en détention préventive depuis septembre 2020.

L’ex-maire de Libreville, Léandre Nzué, incarcéré depuis plus de trois mois. © D.R.

 

Accusé de malversations financières et de chantage, Léandre Nzué, en détention préventive à la prison centrale de Libreville depuis le 15 septembre 2020, ne risque pas de voir sa situation s’améliorer de sitôt. Tel un témoin à charge, Serge William Akassaga Okinda a dressé de son passage à la tête de l’Hôtel de Ville un bilan peu reluisant, dont le rapport a été remis lundi 4 janvier au nouveau maire de la capitale, Eugène Mba, devant la gouverneure de la province de l’Estuaire, Marie Françoise Dikoumba.

Les états de service de son prédécesseur dont il a assuré l’intérim trois mois durant vont de l’explosion du record du nombre de membres du cabinet d’un maire central aux engagements plus ou moins farfelus contractés au nom de l’institution. S’agissant du nombre de personnes enregistrées au sein du cabinet de Léandre Nzué, jugé «excessivement pléthorique», l’ex-maire intérimaire affirme que celui-ci «ne répondait pas aux dispositions réglementaires».

Serge William Akassaga rappelle en effet que le décret 401 et l’arrêté 28.1 imposent au patron de l’Hôtel de Ville de Libreville de n’avoir que 24 personnes dans son cabinet. Or, en son temps, Léandre en aurait eu 284, soit 260 personnes en plus de la limite autorisée. Ce qui l’avait décidé trois mois plus tôt à suspendre temporairement les activités dudit cabinet.

Au cours des trois mois passés à la tête de la mairie de Libreville, l’ex-édile intérimaire a également procédé au recensement physique des agents municipaux. Là aussi, plusieurs irrégularités imputées à l’ancien maire ont été observées et consignées. «Ce recensement a révélé un gap de plus de 500 personnes qui émargeaient, mais qui ne se sont pas présentées», informe-t-il. Nul doute que ce rapport pèsera lors du procès de Léandre Nzué dont la date n’est pas encore connue.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. MOUNDOUNGA dit :

    Bjr. Quid des audits au Gabon. Amen;

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