Dans un entretien accordé jeudi 31 août à TV5 Monde, le candidat consensuel d’Alternance 2023, Albert Ondo Ossa, a vivement critiqué le putsch militaire ayant renversé Ali Bongo, y voyant une «révolution de palais» téléguidée par le clan présidentiel pour maintenir son pouvoir. Tout en se disant opposé aux coups d’État, il réclame un recomptage des voix.

Albert Ondo Ossa, le candidat consensuel d’Alternance 2023, le jeudi 31 août sur TV5 Monde. © GabonReview (Capture d’écran)

 

Pour Albert Ondo Ossa, la prise de pouvoir par le général Oligui Nguema n’est pas un vrai coup d’État mais «une révolution de palais. Donc, il n’y a pas de coup d’état militaire. La preuve, c’est la garde prétorienne qui a fait la révolution de palais».

Permanence du système Bongo-PDG

© GabonReview (Capture d’écran)

Le candidat consensuel de l’opposition estime que le général Oligui Nguema, «c’est le cousin d’Ali Bongo. La campagne, c’était ‘’60 ans de Bongo c’est trop’’. Les Bongo ont trouvé qu’il fallait mettre Ali Bongo de côté pour poursuivre effectivement le système Bongo-PDG et ils ont mis Oligui en avant». Pour Ondo Ossa, derrière le système Bongo et donc derrière le général Oligui Nguema, «il ne faut pas chercher, c’est Pascaline Bongo».

À la question de TV5 Monde, «qui est légitime ce soir pour diriger la République du Gabon ? Vous ou le général Oligui ?», Albert Ondo Ossa réplique : «La question ne se pose pas. Il faut aller au contact des urnes et donner les véritables résultats. Là on saura qui est légitime

Pour un recomptage des voix. «C’est pas les militaires qui pourront redresser le Gabon»

Se présentant comme «démocrate» et soulignant qu’un «démocrate ne s’accommode pas de coup d’État. Ou on est démocrate ou on est putschiste», Ondo Ossa appelle à un recomptage des voix, affirmant avoir remporté le scrutin présidentiel : «Qu’on donne les véritables résultats qui sont connus de toutes les missions diplomatiques. Les résultats sont connus. Tout le monde sait qu’il faut donner les véritables résultats, j’en suis là !», a-t-il martelé.

Le candidat consensuel «demande aux militaires d’être républicains. Ça sera entendu ou pas entendu mais je les observe. En tout cas, je parie la main sur le feu qu’ils ne pourront aller loin. Le Gabon est au ras des pâquerettes, il faut le redresser et c’est pas les militaires qui pourront le redresser

Le coup d’État se préparait 

L’opposant gabonais affirme avoir prévenu la France que le coup d’État se préparait : «Je suis allé à Paris. J’ai vu le Quai d’Orsay. L’Élysée le sait. J’ai prévenu et c’est ce qui est passé. […] La France savait qu’il allait y avoir un coup d’état.» Il appelle ainsi Paris à condamner clairement le putsch et revenir à «l’ordre républicain».

Et lorsqu’on lui demande s’il a appelé le général Oligui Nguema ou que pourrait-il lui demander, Ondo Ossa répond : «Chacun sait ce qu’il a. Moi j’ai avec moi le peuple gabonais à 80% et à lui de savoir sur quoi il compte.» L’opposant ne redoute-t-il pas que le temps joue en la faveur du général Oligui ? Il répond: «Jamais une armée au monde n’a pu faire face à une population qui est décidée. La population est la seule force qui démet les militaires et ça s’est vu dans plusieurs pays. Moi j’attends».

Prêt à mourir

Le candidat consensuel de l’opposition à la toute dernière élection présidentielle assure ne pas craindre pour sa vie. «J’ai dit que j’étais prêt à mourir s’ils veulent me tuer. Mais ils ne tueront pas la révolution qui est en train de se préparer. Le Gabon vaincra et les militaires seront mis de côté et le clan Bongo sortira hors d’état de nuire», assure-t-il.

Avec ses déclarations, M. Ondo Ossa cherche à démontrer que le changement de régime n’est qu’une façade destinée à maintenir le système Bongo au pouvoir, malgré la mise à l’écart d’Ali Bongo. Il réclame une transparence totale sur les résultats du scrutin présidentiel, seul moyen à ses yeux de restaurer la légitimité démocratique.

 
GR
 

16 Commentaires

  1. Serge Makaya dit :

    Merci Mr le Président élu professeur Albert Ondo Ossa. Vous subissez actuellement ce qu’a subit Jean Ping en 2016. Les vrais manipulateurs n’ont jamais été les déchus d’aujourd’hui (les Bongo Valentin), mais bel et bien la pourriture francafrique (ce CANCER qui tue à petit feu notre pays). LES FRANÇAIS N’ONT JAMAIS AIMÉS NOTRE PAYS, MAIS SEULEMENT NOS RICHESSES.

    Nous allons tout faire pour que vous puissiez vous installer au bord de mer(à la Présidence). Le combat pour la libération TOTALE du Gabon se poursuit. A Ntare Nzame.

    • Gayo dit :

      Votre dernier paragraphe, vous semblez reconnaitre que vous avez eu tord d’encourager un boycott passif des élections. La stratégie du boycott pour des élections présidentielles est une erreur monumental car malgré la fraude c’est un moment où la population est suffisamment mobilisé et galvanisé pour provoquer de grands changements même lorsque les dés sont pipés.

      • Serge Makaya dit :

        Mon fils ou petit fils Gao, comprends le vieux Serge Makaya que je suis et qui attend (espère) la libération de son pays autant que tous les Gabonais épris de liberté. Je suis vraiment vieux et souhaite voir de mes yeux ce jour de liberté. Pas un semblant de liberté comme c’est le cas actuellement avec Brice Clotaire Oligui Nguema, mais la VRAI LIBERTÉ.

        Oui, vous avez peut-être raison de me faire comprendre que j’ai eu tort de refuser une énième mascarade présidentielle. Ce qui a d’ailleurs été le cas. Mais maintenant que nous savons que c’est bien le professeur Albert Ondo Ossa qui a gagné comme tous les autres opposants par le passé, nous devons nous battre pour qu’il prenne le pouvoir. Mais cela n’exclut pas pour autant de vivre une nouvelle fois une conférence nationale CRÉDIBLE cette fois ci. A Ntare Nzame. Merci mon petit fils Gao. Que Nzame protège le Gabon.

    • Kobbe dit :

      Restez vigilant. Alors que la majeure partie du Gabon est en pleine fièvre du changement politique actuel, nous avons ici un mec gabonais qui décrit la situation avec précision et sans crainte. Le Gabon est le noyeau du système économique prédateur de la francafrique qui paralyse toute chance au progrés socio-economique du pays. La junte a la simpatie de Paris: allez-y comprendre quelque chose (…)

  2. moueligeorge dit :

    Oligui, ne sait pas qu’il es la marionnette des Bongo.
    il s’est foutu dans les beaux draps des Bongo..
    il ne voit pas loin lui. Voila un Genenral qui ne fait pas la fierte du Gabon,
    Il doit reconnaitre la verite que les Gabonais ce sont deplaces pour aller voter. Il doit considerer le deplacement des Gabonais aux urnes le 26 Aout. ce n’est pas pour rien. c’est legale et ils ont fait leur devoir. s’il annule ceci, ca veut dire qu’il est du meme camps que tous les voleurs et il cautionne trahir le pays.
    la preuve est qu’il se fera adoube par les institutions qui ont toujours profannees les institutions de la Republique du Gabon, en locurence Mbourantsuo et toute sa clique… qui detruit le Gabon.

  3. KIEM dit :

    Ondo Ossa avait comme leitmotiv durant sa campagne : chasser Ali Bongo, et c’est ce que souhaitait les 80% de Gabonais qui ont voté pour lui. Oligui Nguéma lui a donné un coup de main, à lui de présenter son programme de société maintenant pour valider son « élection ».

    • NGOMAH dit :

      Ça n’est pas une condition pour déclarer officiellement le vainqueur de la présidentielle de 2023 qui plus est, se trouve le coordinateur de l’étude prospective Gabon 2025. Lui demander un programme (que lon peut acheter comme un plan de maison ) pour « valider » sa victoire n’est que pure folie.

  4. Yvette Ndong dit :

    Le coup d’Etat est bel et bien déguisé. C’est bien une guerre au sein de la famille Bongo. Je vous explique:

    À la mort d’Omar Bongo, Brice Clotaire Oligui Nguema était aide de camp de ce dernier. Et quand Ali Bongo est arrivé, il ne voulait surtout pas le garder près du palais présidentiel. Ali a donc pris la décision de l’éloigner aussi loin que possible. Ce qui a été le cas.

    Entre temps l’AVC d’Ali Bongo est passé par là en 2018. Sylvia Bongo qui résidait toujours à Londres s’est désormais installée au bord de mer. Seulement le courant ne passait pas avec le commandant de la garde présidentiel et des services secrets Frédéric Bongo. On a donc éloigné Frédéric Bongo du palais présidentiel et mis à la place Brice Clotaire Oligui Nguema que Sylvia Bongo ne connaissait pas très bien.

    De retour au palais du bord de mer, Ali Bongo ne s’est peut-être pas rendu tout de suite compte de la présence de celui qu’il avait éloigné du palais Présidentiel. Il semble aussi avoir un perte de mémoire de temps à autres depuis son AVC.

    Seulement Sylvia Bongo et Ali Bongo ne savaient pas que Brice Clotaire Oligui Nguema s’entend parfaitement avec Pascaline Bongo et Frédéric Bongo. La préparation du coup d’Etat à du être fomenté par les 3: Frédéric et Pascaline Bongo et Brice Clotaire Oligui Nguema.

    Ce qui amène à dire que c’est bel et bien un vrai faux coup d’Etat. Le même régime est en place. Vous verrez certainement Pascaline et Frédéric reprendre des postes à la présidence.

    Raison pour laquelle il nous faut même mettre un terme au plus vite à ce vrai-faux coup d’Etat.

  5. moueligeorge dit :

    la societe Civil et Ondo Ossa, doivent mettre la pression sur Mr Clotaire au plus vite pour qu’il remette le Pouvoir au peuple Gabonais.. pourquoi;
    1/ Parce qu’ils n’ont pas presente un projet de societe au gabonais,
    2/ ils n’ont pas ete elu par le peuple Gabonais. si ce n’est jouer le trompe oeil….
    les gabonais ne seront pas dupe
    Nous le serons bientot. ca se fera savoir dans peu de mois si ce qui a ete organise comme coup d’etat est reellement un coup d’Etat ou un bleuf….Mr Clotaire Brice Oligui NGUEMA… le Pouvoir est au Peuple et celui qu’il(peuple) a choisi.

    3/

  6. Kobbe dit :

    Gabon Review est selectif en etouffant certains intervenants. Mais la verite sur le cas politique actuel au Gabon se trouve dans les propos de Nathalie Yamb que voici (malgre la censure), cliquez le lien ci-dessous pour vous informer davantage:

    https://www.youtube.com/watch?v=UUj8lqSuBR4

  7. De Kermadec dit :

    Une question me taraude depuis ce coup d’état et j’aimerais qu’une personne puisse m’apporter une réponse. Qui a mouillé sa chemise dans la campagne présidentielle?
    Qui à remporté les élections devant Ali BONGO? Qui a pris tous les risques, avec le peu de moyens dont il disposait vu toutes les misères du monde qu’on lui a fait: ONDO OSSA ou le Général OLIGUI NGUEMA? à mon avis set jusqu’à preuve du contraire c’est ONDO OSSA qui est sorti vainqueur de cette élection. Question: pourquoi est-ce OLIGUI NGUEA qui a pris les rênes du pouvoir et non ONDO OSSA? Peut-être parce qu’il est apparenté à la famille BONGO? Si tel est le cas, il n’y a que le nom qui a changé mas la politique gabonaise à venir ne risquera de perdurer, à peu de chose près; pas grand chose changera. Certaines personnes voient la main de Pascaline derrière cela, est-ce une vengeance? Tout le monde est au courant des relations à couteau tendu entre elle et ALI, c’est je t’aime moi non plus.

  8. Marco21 dit :

    Bonjour à tous,

    Je pense que, pour l’heure, les gabonais, nous devons plutôt nous concentrer sur la reconstruction de notre pays.

    Le travail que le Général OLIGUI se propose de faire, pour le bien du pays, est louable. Sans l’intervention des militaires, nous serions encore endeuillés et M. ONDO OSSA n’envisagerait certainement pas se voir au palais du bord de mer.

    La refonte des institutions est un impératif. Poser des bases solides pour asseoir une véritable démocratie est essentiel. Je soutiens cette approche à 100%.

    Le CTRI n’a pas vocation à transmettre le pouvoir à M. ONDO OSSA, c’est au CGE de le faire. Refondre les institutions et poser les conditions pour l’organisation d’élections démocratiques, telle est la mission que le CTRI s’est assigné.

    M. ONDO OSSA, ne l’oublions pas, était un candidat consensuel. C’était le « tout » sauf « BONGO ». Le travail de terrain dont certains parlent ici, ce sont les candidats qui se sont retirés pour lui qui l’ont fait. Il n’avait quasiment pas quitté Libreville avant l’approche consensuelle et était méconnu des gabonais.

    Au terme du processus de refonte, il pourra, équitablement, se présenter devant les autres candidats pour que le peuple choisisse cette fois « son » Président et non un candidat ayant bénéficié, indirectement, du capital sympathie et politique d’autres.

    De plus, après l’avoir entendu et écouté, j’ai des doutes sur sa capacité à tenir compte d’une autre voix que la sienne. j’ai l’impression qu’il manque d’humilité et de retenue. Un Chef d’Etat ne balance pas des choses aussi graves sur les ondes pour après envoyer dans les roses un journaliste qui lui demande simplement de confirmer et de préciser ses propos.

    Un M. NDONG SIMA a une approche plutôt constructive alors que lui, je le perçois comme un dictateur potentiel.

    Que nos aînés d’Alternance 2023 fassent passer le pays avant leurs ambitions. C’est ce que je souhaite. Sauf erreur de ma part, ils n’étaient pas présents lors de l’échange entre le CTRI et les politiques alors c’était l’occasion d’exprimer leur position.

    Arrêtons avec le délit de faciès et soyons un peu constructif. C’est le problème du gabonais. Donnons lui sa chance.

  9. sindara dit :

    Oligui est au PDG ! ils veulent plus les Bongo, mais le système va durer.
    Oligui Nguéma sera milliardaire dans moins d’un an.
    Pascaline survivra à lui, Noredine , s’il est intelligent, peut-être.
    Demain sera terrible !
    Le peuple gabonais sera vaincu.
    Ping, Ossa….les cocus de l’histoire.

  10. Lavue dit :

    Trop de pessimisme c’est pas bien. Beaucoup de ceux que je viens de lire aurait aimé que OLIGUI NGUEMA et la GR répètent ce que la GR a fait quand MBA OBAME et PING ont gagné les élections dans les urnes et ont vu ALI être proclamé vainqueur, en fusillant les contestataires, je ne sais pas si vous avez eu des morts dans vos familles suites à ses contestations? Est-ce bien d’envoyer les enfants des autres à la mort à cause des élections? Et à la fin voir tous les rigolos du PDG et même d’autres partis courir vers le dictateur pour chercher des postes et renforcer le pouvoir de Sylvia BONGO, parce que c’est bien elle qui gérait le pays, tout le monde le savait.

    Personne ne peut garantir ici que ONDO OSSA aurait récupéré le pouvoir avec le soutien de la rue. Quelle allait être sa recette magique que MBA OBAME et PING n’avaient pas imaginé?

    Pour une fois une solution a été imaginé pour épargner au Gabon des morts inutiles et chasser du pouvoir un incompétent notoire et de surcroit malade, on trouve que c’est pas une bonne chose. C’est incroyable. A part à ONDO OSSA qui n’arrive pas à sortir de son rêve d’être le 4ème président de la République, les autres membres d’Alternance 2023 ont salué le coup d’Etat et n’ont pas cherché à le critiquer maladroitement comme il le fait. S’il est si populaire qu’il le croit, qu’il soit patient, les militaires ont promis des élections, tout le monde attend voir, pourquoi pas lui. On verra bien s’il va les gagner, je doute très fort et il en est conscient c’est pourquoi il ne veut pas qu’on annule cette occasion inespérée pour lui. Il a été voté, tout comme PING 6 ans auparavant, par simple rejet pour ALI BONGO et le système BONGO-PDG, mais absolument pas pour sa popularité qui reste à démonter.

    Quand on veut être un homme d’Etat, on doit pouvoir encaisser les coups durs et se maîtriser. Je crains vraiment qu’il se soit grillé seul avec ses déclarations à l’emporte-pièces sur des médias internationaux. C’est incompréhensible car son attitude contraste beaucoup avec la joie du peuple, lui qui veut se battre peuple. Attention au solitaire ambitieux

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