Port-Gentil : 3 ans après, la Maison de la jeunesse et de la culture reste attendue
Inaugurée par Ali Bongo en août 2016, la Maison de la jeunesse et de la culture de l’Ogooué-Maritime n’a toujours pas été mise à la disposition de ses bénéficiaires. À Port-Gentil, beaucoup se plaignent de l’oisiveté de la jeunesse, qui pourrait constituer un risque dans ces temps de crise économique.
A Port-Gentil, la Maison de la jeunesse et de la culture attend d’être « restituée » à ses bénéficiaires. © Gabonreview
Plus de trois ans ont passé depuis l’inauguration, le 8 aout 2016, de la Maison de la jeunesse et de la culture de l’Ogooué-Maritime par le président de la République. Depuis, l’édifice pourtant pourvu en matériel informatique et didactique n’a toujours pas été mis à la disposition de ses principaux bénéficiaires. Certains n’hésitent plus à se demander si l’inauguration du bâtiment n’avait pas simplement été un coup de communication politique à quelques jours de l’élection présidentielle.
À l’époque, cette Maison dotée d’un espace multimédia, d’un réfectoire, d’une bibliothèque et des salles de fête, de jeux, d’étude et de projection avait été présentée comme un des remparts à l’oisiveté des jeunes de la commune de Port-Gentil, voire de ceux de toute la province de l’Ogooué-Maritime. La structure était censée servir à l’épanouissement des jeunes, à leur formation et à favoriser leurs échanges, le partage de leurs expériences. Jusque-là seules aucune de ces promesses n’a été tenue. La Maison de la jeunesse et de la culture sert plutôt pour quelques rares rencontres politiques, notamment à l’initiative des élus locaux issus du Parti démocratique gabonais (PDG).
Structure publique ou privée ?
Bien qu’inaugurée par le chef de l’État, la Maison de la jeunesse et de la culture de l’Ogooué-Maritime, selon des indiscrétions est une propriété privée. C’est Jean-Fidèle Otandault, alors directeur général du Budget et des Finances publiques, qui en a financé la construction et l’équipement. C’est d’ailleurs l’actuel ministre de la Promotion des investissements, élu de la localité, qui en serait le principal gestionnaire. La plupart de ses activités, y compris politiques, y sont organisées.
En l’absence d’activités organisées ou soutenues par le membre du gouvernement, la structure est fermée au public. Sa garde serait confiée à un sujet ghanéen. Or, certains à Port-Gentil souhaitent que la gestion de la Maison soit confiée aux autorités municipales, si tant est que l’édifice est appelé à être un bien public.
Pour rappel, comme de nombreux chantiers inachevés de la capitale économique, la Maison de la jeunesse et de la culture de l’Ogooué-Maritime est un projet initié lors des fêtes tournantes. Abandonnés pendant de longs mois, les travaux avaient repris en 2015 grâce à l’implication des cadres politiques et administratifs de la province, en tête desquels Jean-Fidèle Otandault.
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