Bien qu’il soit officiellement le seul candidat en lice pour succéder à Zacharie Myboto, Paul Marie Gondjout est loin de faire l’unanimité au sein de l’Union nationale dont il affirme être un des membres fondateurs. Alors que le parti est supposé désigner ce lundi 7 décembre son nouveau président au terme de son congrès, la candidature du secrétaire exécutif adjoint sortant est considérée pour beaucoup comme un mauvais message envoyé au pouvoir en raison notamment du fait qu’il est le beau-fils de son potentiel prédécesseur.

Paul-Marie Gondjout, le 7 décembre 2020, à Libreville. © Gabonreview

 

Ce lundi, l’Union nationale (UN) est supposée désigner son président au terme de son 2e congrès ordinaire organisé depuis le 5 décembre à Libreville. Seulement, jusqu’à cette fin d’après-midi, les débats sur la possibilité d’une élection ou le choix du consensus n’ont pas baissé en intensité à Okala où se tiennent les travaux. Au centre des échanges pour le moins passionnés, la candidature de Paul Marie Gondjout qui est pourtant la seule officiellement connue à ce jour. C’est peu dire que le secrétaire exécutif adjoint chargé des Élections ne fait pas l’unanimité.

La principale raison évoquée par nombre de militants, y compris par des cadres du parti, est sa parenté avec Zacharie Myboto : le prétendant au trône est le beau-fils de son potentiel prédécesseur. Minault Zima Ebayard a estimé lors de son intervention ce lundi en plénière que la désignation de son adjoint comme nouveau chef de file de leur formation politique entacherait fortement l’image de celle-ci. «Nous sommes dans un environnement, et cet environnement a besoin de repères. Or, M. Paul Marie Gondjout, malgré son talent, ne peut pas vous succéder. Nous lancerions un mauvais message à l’ensemble du Gabon», a adressé le secrétaire exécutif sortant au président sortant de l’UN.

Candidat et organisateur de l’élection

Au-delà sa parenté avec Zacharie Myboto qui, lors d’une de ses interventions ce lundi a d’ailleurs jugé «indigne» et «injuste» que cette raison soit évoquée par plusieurs militants, Paul-Marie Gondjout est aussi attaqué par ses compagnons sur le fait qu’il soit le principal responsable en charge des Élections à l’UN. Ancien candidat lors des législatives de 2018, Sosthène Nguéma Nguéma estime que le secrétaire exécutif adjoint «a manqué d’éthique politique» en se portant candidat à la présidence du parti sachant que les élections auraient pu être organisées… par l’administration dont il a la charge.

D’autres n’ont pas manqué de l’accuser d’avoir torpillé la présentation d’autres candidatures. Des cadres du parti, y compris la présidente de la commission chargée de la désignation du futur président, assurent d’ailleurs qu’ils n’ont eu connaissance de la liste électorale que quelques heures après l’ouverture du congrès pour certains quand d’autres affirment ne l’avoir obtenue que ce matin, soit le dernier jour du congrès.

«Je sais m’opposer à ce pouvoir !»

Pour se défendre des nombreuses accusations portées à son encontre, Paul-Marie Gondjout a déclaré qu’à 57 ans, il a plus que jamais à cœur de faire changer les choses. «J’ai présenté ma candidature parce qu’il faut à certains moments prendre ses responsabilités». Il n’a pas manqué de regretter que sa candidature ait suscité au sein du parti quelques inimitiés et des actes peu fraternels à son endroit.

«Je sais m’opposer à ce pouvoir», a-t-il fait valoir, avant de se justifier sur la conception de la liste électorale qui était censée l’élire et dans laquelle l’absence de plusieurs noms de militants parmi les plus actifs et les plus en vue a été remarquée. Le secrétaire exécutif adjoint, qui a rappelé avoir personnellement donné le nom «Union nationale» au parti, a affirmé avoir élaboré ce fichier «parce que personne ne se manifestait pour le faire». «On sait qui travaille à l’Union nationale», a-t-il lancé. Affaire à suivre.

 

 
GR
 

4 Commentaires

  1. MOUNDOUNGA dit :

    Bjr. Vraiment matière à suivre… Amen.

  2. Manstout dit :

    C’est bien de contester la candidature d’un camarade qui puis est le gendre du Président sortant mais au-delà des liens matrimoniaux, que disent les statuts ou les règlements intérieurs dudit parti? Nous devons apprendre à consulter les règlements en toutes circonstances et se prononcer avec objectivité et non avec la passion qui n’a jamais été source de stabilité dans groupe associatif. Mieux, les contempteurs de Paul Marie GONDJOUT, à part contester sa candidature, que proposent-ils pour la présidence de l’Union Nationale? Pourquoi avait il un seul candidat en lice?

  3. Fille dit :

    « Alors que le parti est supposé désigner ce lundi 7 décembre son nouveau président au terme de son congrès, la candidature du secrétaire exécutif adjoint sortant est considérée pour beaucoup comme un mauvais message envoyé au pouvoir en raison notamment du fait qu’il est le beau-fils de son potentiel prédécesseur. »

    Quelle lassitude ! Et si pour une fois pour montrer l’exemple on donnait le change ? Laisser tout simplement voter et élire les gens. Mais pourquoi au Gabon marchons-nous continuellement sur la tête à ce point ? Pourquoi ficeler l’opposition ou ce qui y ressemble si ce n’est pour des objectifs inavoués ?

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