En juillet dernier, le groupe financier américain Bloomberg notait que les obligations souveraines de l’État gabonais se négociaient à des niveaux de détresse. Ce qui offrait au pays, un ticket d’adhésion au club des économies émergentes à risque de défaut avec à la clé, des doutes sur sa capacité à rembourser sa dette. Comme pour tordre le cou à cette information, le ministère de l’Économie a rassuré sur la capacité du pays à rembourser sa dette.

Dans un communiqué, le ministère de l’Économie a voulu rassurer sur la capacité du Gabon à rembourser sa dette. © D.R.

 

Le gouvernement gabonais aura-t-il du mal à rembourser sa dette ? Le ministère de l’Économie et de la Relance répond par la négative. Dans un communiqué publié ce 10 août dans le journal L’Union, le ministère qui répond à des articles publiés sur la base des indications du groupe financier américain Bloomberg quant au fait que le Gabon «pourrait avoir du mal à rembourser sa dette», indique que récemment à Paris pour des réunions avec des investisseurs internationaux sous la forme d’un «Non-deal roadshow», le ministre de l’Économie a interrogé directement les acteurs sur leurs perceptions du risque gabonais. Mais aussi, «les raisons qui sous-tendent la médiocre performance des titres sur la marché secondaire».

L’environnement international dégradé

Selon le ministère, le premier enseignement concerne l’environnement des affaires marqué par le retrait des investisseurs. Les contre-performances de titres qui en résulteraient concerneraient l’ensemble des marchés émergents et « frontières ». Soit, les marchés constitués par des émetteurs dits spéculatifs et non fréquents comme le Gabon mais aussi les marchés américains et européens (spéculatifs). Alors que Bloomberg notait que les obligations du Gabon dépassent les 1 000 points d’écart sur les bons du Trésor américain, le ministère de l’Économie indique qu’en Afrique, l’ensemble des émetteurs gouvernementaux font face à une hausse importante de leurs spreads de l’ordre de 1 000 points de base.

«Cette frilosité est motivée par un environnement international extrêmement dégradé, marqué par une croissance mondiale en berne, une résurgence des tensions inflationnistes et un retrait massif de liquidité en raison de la fin des politiques d’assouplissement des grands argentiers mondiaux», souligne le ministère de l’Économie qui précise que ces facteurs sont exacerbés par la guerre en Ukraine et la crise due au Covid-19. «Dans cet environnement dégradé, les investisseurs font part de leur optimisme pour le Gabon», rassure le ministère qui en veut pour preuve les réformes engagées avec le Fonds monétaire international (FMI) et qui auraient des effets positifs dont un ratio d’endettement orienté à la baisse.

Un effort de réformes

Pour le ministère de l’Économie, les spreads ne rendent pas justice à l’effort de réformes mais n’empêchent pas aux investisseurs de croire au Gabon qui a adopté une stratégie extérieure robuste et flexible, avec à la clé des sources de financement officielles et innovantes. «Grâce à la politique de gestion proactive et opportune menée par notre pays, ces dernières années, aucun remboursement de dette obligataire n’est prévu avant 3 années», fait savoir le ministère. «Ce qui exclut tout risque de défaut imminent, contrairement à de nombreux autres émetteurs africains», a-t-il ajouté affirmant que les performances économiques du Gabon et la maîtrise des risques inflationnistes «augurent d’une évolution favorable par rapport au coût actuel de financement».

Si le ministère soutient que les coupons sur les lignes existantes sont assurés à date depuis le début de l’année, il atteste tout aussi que sur le plan intérieur, une grande partie des arriérés de dette a fait l’objet de moratoires. Selon ses prévisions, le taux d’endettement pour fin décembre 2022, sera de l’ordre de 55% du PIB. En 2021, il était de 64% du PIB contre 71% du PIB en 2020. En clair, indique-t-il, des efforts sont faits pour infléchir le taux d’endettement.

 
GR
 

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