La session inaugurale et la session ordinaire 1 du Conseil économique, social et environnemental (CESE) de la Transition se sont ouvertes ce lundi 27 novembre au siège de l’institution à Libreville. En présence du Premier ministre de la Transition, Raymond Ndong Sima, le chef de cette structure, Séraphin Moundounga, a lancé un appel à l’endroit du corps diplomatique accrédité au Gabon et de la Communauté internationale afin qu’ils soutiennent la transition amorcée au Gabon «depuis le jour libérateur du 30 août 2023». 

Le président du CESE, Séraphin Moundounga, le 27 novembre 2023, à Libreville. © Com. Primature

 

Définitivement mis en place le 17 novembre dernier, le Conseil économique, social et environnemental (CESE) de la Transition a enregistré sa session inaugurale et sa session ordinaire numéro 1 ce lundi 27 novembre. En ouverture des travaux, le président Séraphin Moundounga a rappelé, à l’endroit des diplomates et des représentants des institutions internationales accréditées au Gabon, que «les Gabonaises et les Gabonais, dans leur espérance, ont l’espoir que la transition amorcée au Gabon, depuis le jour libérateur du 30 août 2023, sera pleinement et notoirement soutenue par les partenaires du Gabon, aussi bien ceux de la Communauté internationale que les opérateurs économiques».

Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) de la Transition a constitué la boucle des institutions devant participer à la gestion du pays durant la période de la transition. À la suite de la nomination de ses membres et du directoire, il était idoine que cette institution reprenne officiellement ses activités. Toute chose consolidant la vitalité et le fonctionnement des institutions, malgré la période. 

Si des choses et d’autres ont été dites par le président de cette institution qui a passé sept années en exil, dans son discours inaugural, il fait remarquer que «les filles et les fils du Gabon se souviendront de ceux qui nous témoignent et nous témoignent leur amitié, en contribuant à la réussite de cette transition».  

Avant de s’adresser à ces plénipotentiaires, celui qui a occupé tour à tour les postes de ministre de l’Éducation nationale, de ministre de la Justice jusqu’à l’élection présidentielle de 2016, avant de démissionner et de dénoncer les travers du régime déchu, a déclaré que «le 30 août 2023, jour de libération du Gabon par le «Coup de liberté», est un jour de libération mémorable du peuple gabonais». Pour lui, le «peuple gabonais a désormais espoir de recouvrer sa souveraineté, pour se choisir librement ses dirigeants et jouir pleinement de la liberté de les révoquer, conformément au contrat de confiance à buriner solidement, sans plus jamais, et au grand jamais, être inquiété, ni être victime de tout arbitraire, ni de la moindre oppression». 

«Les Gabonaises et les Gabonais ont dorénavant un motif d’espérance, l’espoir de recouvrer leur dignité ; l’espoir d’une prospérité pour tous ; l’espoir d’une paix durable, dans un Gabon qui vibre, à l’unisson des filles et des fils du pays et en synergies, souhaitées mutuellement profitables, avec nos partenaires internationaux et nos opérateurs économiques», a fait savoir Séraphin Moundounga.

Dans ce contexte, il a interpellé les diplomates accrédités au Gabon, leur faisant observer que «si les États-Unis ont participé, de façon déterminante, à la libération de la France par le général de Gaulle, les Gabonaises et les Gabonais sont fondés de croire que l’Amérique participera à la libération du Gabon par le général Brice Clotaire Oligui Nguema». 

Il fait de même savoir que si «la France a été libérée par un général, le général de Gaulle, après son long exil à Londres, et qu’il a bâti en 1958 un système institutionnel solide ; la 5e république, qui perdure depuis plus de 60 ans (…) les Gabonaises et les Gabonais ont espoir que la France soutient et soutiendra la libération du Gabon par notre général, le général Brice Clotaire Oligui Nguema qui (…) a su, avec dextérité ; «mijoter» «le coup de liberté» sans effusion de sang du 30 août 2023, en envisageant de bâtir, au Gabon, comme De Gaulle en 1958, un système institutionnel démocratique solide, pour inscrire notre pays, au sortir de la Concertation nationale, dans un processus de démocratisation durable, gage de prospérité pour tous et de paix».

Les observateurs électoraux européens, de l’Union africaine (UA), du NDI américain, de la Francophonie, entre autres, scrutateurs de l’élection présidentielle de 2016, ont été invités à «renseigner» les dirigeants de leurs pays respectifs, des organisations internationales afin qu’ils apportent un «soutien franc et total» à la transition en cours au Gabon depuis le 30 août 2023.

«Les Gabonaises et les Gabonais ont de profondes raisons de croire que les observateurs électoraux de l’Union africaine, en 216, renseignent et renseigneront les dirigeants africains, dans les concerts panafricains et sous régionaux, sur ce qui s’est passé au Gabon en 2016, quand le peuple gabonais s’est vu refuser et retirer sa souveraineté ; ce qui s’est passé a causé une désintégration profonde du tissu social ; et raison pour laquelle les pays d’Afrique doivent soutenir la transition en cours au Gabon…», a-t-il déclaré.  

 
GR
 

6 Commentaires

  1. DesireNGUEMANZONG dit :

    Bonsoir,

    Monsieur Séraphin Moundounga n’est pas le porte-parole du CTRI ni celui du gouvernement de la Transition. Son discours inaugurale est très confus et sirupeux.

    D’abord, ses parallèles historiques sont capillotractés (1). Comparer le Général Charles De Gaulle au Général Brice Clotaire Oligui Nguema est un contresens historique. Ensuite, son « appel » au débarquement des « forces étrangères » pour aider la Transition est maladroit. Monsieur S. Moundounga n’a pas bien dirigé l’histoire de la Seconde guerre mondiale.

    Ce discours masque les objectifs de la CESE durant la Transition. Quelle direction compte t-il donner à l’institution dont il a la charge? Quelles sont les dossiers importants en souffrance auxquels il souhaite apporter des solutions? Et comment compte t-il associer les acteurs diplomatiques à l’effort de la mission de la CESE?

    Pour le moment, on a le discours d’un politicard creux et vaseux qui n’apporte rien; d’un « avocat commis d’office » qui vient défendre l’action du CTRI plutôt que justifier le rôle du CESE dans l’orientation de l’économie et de la transition écologique.

    Au final, je n’ai pas été convaincu par son intervention qui n’est pas « idoine » (conforme) aux enjeux de la CESE dans la Transition.

    Cordialement.

    (1) Signifie littéralement « tiré par les cheveux » et au sens figuré « amené d’une manière forcée et peu logique ».

    • Gayo dit :

      La critique, la critique, la critique, la critique… il y en aura toujours. « contresens historique »: vous êtes dans l’exagération puisqu’il n’y a aucun contre sens absolu ici. Les deux sont des militaires, des généraux, ont libéré le peuple d’une tyrannie, même si elle n’est pas du même degré. Oligui a le mérite de l’avoir fait que par des gabonais et sans soutien visible de l’étranger, tout pouvait dégénérer à un moment ou un autre avec les injustices et frustrations dues à la gouvernance d’Ali Bongo. Vraiment aucune comparaison n’est recevable? La vérité, le fond, c’est que les gabonais attachent peu d’importance au rôle du CESE qui ne sert qu’à caser les copains. Je pense que Moundounga malgré qu’il profite de ce machin, le sait. Le succès de la refondation des institutions est la priorité des priorités pour le Gabon. Le CTRI peut ne pas faire de routes, d’écoles et d’hôpitaux en 2 ans après 56 ans de gestion catastrophique, si la refondation est un succès les ressources du Gabon seront utilisés beaucoup plus rationnellement pour un développement juste et durable. Mais si le CTRI réussi quelques routes, quelques écoles et quelques hôpitaux et que la refondation des institutions échoue, alors leurs succès sera une goutte d’eau dans un océan de problèmes qui vont perdurer. Je pense Gabonreview a juste rapporté la partie qui intéresse le plus ses lecteurs. Si Moundounga a manqué de parler de ses objectifs, son propos à l’endroit à l’endroit des partenaires du Gabon vient à propos. Moundounga n’est porte parole du CTRI, mais la transition n’est pas une propriété exclusive du CTRI mais un bien de tous les citoyens gabonais qui doivent saisir les meilleures occasion pour la promouvoir et pour la protéger y compris contre le CTRI. En fait la réussite de cette période transitoire, repose peu ou presque pas sur le CESE. Moundounga fait peut-être mieux de tourner une partie son action hors de ses missions en se servant de cette tribune.

      • DesireNGUEMANZONG dit :

        Bonjour Monsieur Gayo,

        Vous vous trompez! Le Général de Charles de Gaulles n’a jamais libéré la France. Ce sont les alliés de la France qui l’ont fait parmi lesquels on peut compter les tirailleurs africains (dire sénégalais serait restrictif). Par souci protocolaire, De Gaulles est rentré dans l’histoire comme le libérateur de la France, le défenseur d’une certaine idée de la France libre. Il ne partageait ni les positions de Churchill ni celle de Roosevelt. D’ailleurs, ils lui préféraient le Général Giraud. Ne revisitez pas l’histoire mon cher ami!

        Un point sur lequel nous sommes d’accord est le fait que le Général B.C. Oligui Nguema a le mérite d’abord libéré le peuple gabonais sans un soutien extérieur et sans verser de sang. Il rentre dans l’histoire du pays.

        Je maintiens ma thèse: Le Général Oligui Nguema ne peut être assimilé au Général De Gaulle. C’est un parallèle historique douteux.

        Cordialempent.

  2. DesireNGUEMANZONG dit :

    Bonjour Gayo,

    Suite,

    Je vous cite : « (…) La vérité, au fond, c’est que les Gabonais attachent peu d’importance au rôle du CESE qui ne sert qu’à caser les copains ». Un article de Gabon Review avait déjà pointé une aberration qui est celle de la réhabilitation du CESE (1) alors qu’elle avait été dissoute.

    Restaurer les institutions, ce n’est pas forcément resusciter des institutions qui ne servent à rien. Autant renforcer les missions du Ministère des Finances et des Participations d’une part, des Eaux et forêts et de la Transition écologique, d’autre part. Si le CESE est totalement inutile, alors on aurait pu réaliser des économies substantielles en le laissant pour « mort ».

    Le CTRI a pris ses responsabilités. Ni la « Première Dame » ni les institutions internationales ne doivent gêner l’action du CTRI. C’est un point de vue.

    Cordialement.

    (1) Griffin Ondo Nzuey, « Réhabilitation du CESE: Etait-ce vraiment utile?, 21.11.2023. Lisez mon commentaire.

    • Gayo dit :

      « Restaurer les institutions, ce n’est pas forcément resusciter des institutions qui ne servent à rien ». Si vous m’avez bien lu, alors vous comprenez qu’on est d’accord sur ce point. On a déjà plusieurs relever les déceptions sur les choix du CTRI. L’Espoir qui reste pour voir le CESE disparaitre, soyons réalistes, ce sont les conclusions de la conférence et des travaux du parlement pour la nouvelle constitution. Je ne vois pas comment le CTRI pourrait encore dissoudre le CESE à court terme au risque de se montrer impertinent et encore moins crédible. C’est pourquoi je dis au fond, on s’en fout de connaitre les objectifs de Moundounga. Ce discours au moins lui donne un instant d’utilité.

  3. DesireNGUEMANZONG dit :

    Bonjour Gayo,

    Très intéressant ce que tu dis : « Ce discours au moins lui donne un instant d’utilité ». Dois-je comprendre que c’est la seule fois qu’il a été utile pour le pays?

    Il aurait pu faire une synthèse de 10 pages pour la conférence nationale à venir pour exposer ses vues. En revanche, se servir de la tribune du CESE pour stigmatiser ses ex-petits copains devant la communauté internationale n’est pas très honorable. Il a fait partie des loups qui se sont introduits dans la bergerie et qui se sont bien gavés.

    Il va falloir que nos historiens s’accordent. J’ai le sentiment que nos hommes politiques passent leur temps à réécrire l’histoire du pays en permanence en se dédouanant de leurs responsabilités. Ce déni collectif a le don de m’agacer.

    J’ai eu un réel plaisir de ce débat d’idées avec vous. Si vous avez l’occasion de lire Anthony Guyon, Les Tirailleurs sénégalais – De l’indigène au soldat, de 1857 à nos jours, alors vous aurez l’occasion de vous réconcilier avec l’histoire (une partie) des armées françaises.

    Cordialement.

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