Du 25 janvier au 16 février, l’Université Omar-Bongo (UOB) de Libreville a enregistré la deuxième session de soutenance de thèse de doctorat de la Formation doctorale Littératures, Arts et Imaginaires culturels (Laic). Les champs de recherche ont été nécessairement variés. De ce fait, les huit candidats ont présenté les résultats de leurs travaux, allant de 300 à 500 pages, élaborés en 4, voire 7 ans, conformément aux normes d’une thèse de doctorat nouveau régime. Ils sont désormais habilités à être nommés «Docteurs».

La doctorante Vanessa Onanga félicitée par les membres du jury. © D.R.

 

Pendant plus de trois semaines, l’Université Omar-Bongo (UOB), la plus grande université du Gabon, a enregistré la deuxième session de soutenance de thèse de doctorat de la Formation doctorale Littératures, Arts et Imaginaires culturels (Laic). Au final, les huit doctorants ont passé avec brio cette épreuve leur permettant d’acquérir le grade de docteur. Ils ont été éprouvés lors de cette session, mais s’en sont sortis enthousiasmés par la perspective d’entrer de plain-pied dans «le monde passionnant de la recherche scientifique». 

Pour cette deuxième session, la littérature française du 19e siècle, l’extrême contemporain en passant par les corrélations littéraires, la médecine traditionnelle, l’animal et l’homme, jusqu’à la problématique de la femme dans le théâtre gabonais ont constitué quelques champs de recherche. Répondant aux exigences d’une thèse, les candidats ont présenté les résultats de leurs travaux sur 300 voire 500 pages, conformément aux normes d’une thèse de doctorat nouveau régime. De même, les recherches et la rédaction ont été menées sur une durée comprise entre quatre et sept ans. «L’actualité et le caractère contextuel des travaux sont à relever d’une part à travers des études portant sur l’environnement écologique, et d’autre part sur la problématisation de la figure et du statut de la femme dans la littérature, et par extension dans la société gabonaise», a fait savoir l’un des membres du jury. 

Au terme de cette 2e session de soutenance, le professeur Abdoulaye Sylla de l’Université Félix Houphouët-Boigny (Côte d’Ivoire) a animé une conférence intitulée «Dessine-moi une fable : stylectique d’un genre littéraire crypté». Modérée par Marthe Oyane Metogho-Bogat, enseignante-chercheuse au département des Littératures africaines de l’UOB, cette conférence s’est inscrite dans le cadre d’une série intitulée «Komo sapiens». Son enjeu : lire la fable au crible des hiéroglyphes afin de montrer en quoi «l’antériorité de la civilisation nègre» est un fait se rendant perceptible, entre autres, à partir de la fable ; ce genre littéraire dit «crypté».

© D.R.

Le conférencier a déployé son propos en deux articulations, l’une intitulée «Et la souris créa la fable», et l’autre «La fable, signature de la civilisation africaine». Partant de la fonction symbolique du langage conceptualisée par Bernard Zadi Zaourou, en passant par les principes de la pensée analogique, jusqu’à l’homophonie (une véritable clé d’encodage dans les langues africaines), il a fait remarquer que «la fable, étymologiquement, c’est-à-dire par son africanité ontologique, est dépositaire d’un savoir qui témoigne de l’érudition, mais surtout du haut niveau de connaissance dans lequel se trouvait constituée la civilisation africaine, il y a 3 000 ans». 

Pour lui, la culture africaine serait alors «biomimétique» dans le sens où elle construit son organisation en érigeant la nature comme modèle. En somme, la conférence du Professeur Abdoulaye Sylla revêt une dimension théorique significative et pose la question majeure de la signifiance. Le rapport entre signifié et signifiant, dont Ferdinand de Saussure a établi qu’il relève de l’arbitraire, a d’ailleurs été remis en cause. Le conférencier montre, à partir des hiéroglyphes et de plusieurs autres langues africaines, que cette relation relève d’une construction qui renvoie à une réalité concrète, africaine. 

Le directeur de la Formation doctorale Laic, le professeur Pierre-Claver Mongui, a salué le conférencier et remercié l’assistance, formulant le souhait que cette conférence soit la première d’un long cycle de conférences organisées par la formation doctorale dont il a la charge. 

Si la première session a accueilli de grandes figures des études littéraires africaines francophones telles que les Professeurs André-Patient Bokiba (Université Marien Ngouabi), David Koffi Ngoran (Université Félix Houphouët-Boigny) et Robert Fotsing Mangoua (Université Dschang), cette session a également accueilli des figures externes de renommée internationale. Il s’agit des professeurs Bernard De Meyer (Université du Kwazulu-Natal), Karen Ferreira-Meyers (Université of Eswatini), André Kamate (Université Félix Houphouët-Boigny), Abdoulaye Sylla (Université Félix Houphouët-Boigny) et Pauline Lydienne Ebehedi King (Université de Maroua). 

 
GR
 

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