Saluant la décision du président de la République d’organiser une concertation nationale en vue de préparer les futures élections pour une issue pacifique et acceptée par tous, la députée indépendante de la deuxième circonscription d’Oyem, Estelle Ondo, sollicite que ce rendez-vous politique soit clairement ouvert, inclusif et surtout donne lieu à de vrais débats de fond. Afin de garantir la crédibilité et l’efficacité de cette concertation, l’ancien ministre de la République invite dans la tribune publiée ci-après à sortir des concertations dichotomiques antérieures aux termes desquelles la mise en œuvre des réformes a souvent été biaisée.

«Gardant en souvenir le contexte douloureux de la présidentielle de 2016, il nous faut, chacun à son niveau, accepter le principe d’un dialogue entre le pouvoir, l’opposition et la société civile», indique Estelle Ondo. © Gabonreview (montage)

 

La députée indépendante de la deuxième circonscription d’Oyem, Estelle Ondo. © D.R.

Dans son adresse à la Nation du 31 décembre dernier, le président de la République, Ali Bongo Ondimba a accepté de donner suite aux appels de la classe politique nationale et de la société civile pour la tenue d’une concertation nationale en vue de préparer les futures élections pour une issue pacifique et acceptée par tous.

En ma qualité d’élue nationale et femme politique, je salue cette décision du président de la République. Elle marque le retour du dialogue politique au sein de notre société et intervient dans un contexte utile, à huit mois des échéances électorales générales : présidentielle, législatives et locales de 2023. Sans le dialogue politique depuis 1990, notre pays n’aurait pas tenu jusqu’à ce jour sa réputation d’« exception gabonaise », c’est-à-dire un pays de paix, de stabilité et de consensus.

Gardant en souvenir le contexte douloureux de la présidentielle de 2016, il nous faut, chacun à son niveau, accepter le principe d’un dialogue entre le pouvoir, l’opposition et la société civile. La participation de tous les acteurs politiques, est une exigence fondamentale. La politique de la chaise vide ne paie pas. Ce dialogue est un jalon déterminant pour d’une part rassembler les Gabonaises et les Gabonais, décrisper le climat sociopolitique assez délétère dans le pays, et d’autre part, offrir l’opportunité à tous de proposer les réformes nécessaires à la tenue d’élections transparentes, démocratiques, équitables avec des lendemains apaisés : fichier électoral, biométrie interconnectée, processus de centralisation et de comptage des voix, lois sur les partis politiques, loi sur les libertés publiques, l’égalité de traitement des candidats ainsi que ceux indépendants et ceux présentés par les politiques lors du scrutin, la gestion et la disponibilité opérationnelle de la logistique électorale.

Afin de garantir la crédibilité et l’efficacité de cette concertation, elle doit être clairement ouverte, inclusive et surtout donner lieu à de vrais débats de fond. Il faut aussi sortir des concertations dichotomiques antérieures aux termes desquelles la mise en œuvre des réformes a souvent été biaisée.

Cette concertation ne doit pas être vue comme un rendez-vous politique de trop, mais comme celui de notre temps, après celui de 1990, afin de donner à notre pays l’occasion de faire un pas en avant dans le renforcement de notre État de droit et de notre démocratie.

 

Estelle ONDO

Députée indépendante de la deuxième circonscription d’Oyem

Ancienne ministre de l’Économie Forestière, de la Pêche et de l’Environnement, chargée de la Protection et de la Gestion Durable des Écosystèmes

 
GR
 

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