Tibor Nagy, le Secrétaire d’État adjoint américain aux Affaires africaines, exhorte les gouvernements à plus de transparence dans la gestion des situations d’urgence sanitaire. Cette transparence permettrait aux citoyens de faire des choix éclairés sur les moyens de se protéger, de protéger leurs familles et leurs voisins.  

«Les systèmes autoritaires révèlent leurs faiblesses en temps de crise. Les gouvernements qui emprisonnent ou oppriment ceux qui voudraient nous avertir qu’il existe un problème grave se réfugient dans la forme la plus grossière de déni.» © Gabonreview/Shutterstock

 

Secrétaire d’État adjoint américain aux Affaires africaines, l’ambassadeur Tibor Nagy, diplomate de carrière à la retraite, a passé 32 ans au service de l’État américain, dont plus de 20 ans en poste en Afrique. © D.R.

Si le monde avait besoin d’un rappel de l’importance cruciale de la Déclaration universelle des droits de l’homme, la pandémie de COVID-19 que nous connaissons actuellement en est un parfait exemple. Le coronavirus ne connaît pas de frontières nationales, de race, de religion, de nationalité ou d’opinion politique. Nous y sommes exposés du simple fait de notre humanité, et nous vaincrons ce virus parce que chacun de nous sait instinctivement que nous devons travailler ensemble en prenant appui sur les atouts que nous confère notre respect des droits de l’homme.

Prenez la liberté d’expression. À titre individuel, nous sommes impuissants face à ce virus, nous nous avertissons donc mutuellement en utilisant tous les moyens de communication dont nous disposons. Nous échangeons des informations vitales sur la maladie et sa propagation et sonnons l’alarme si quelque chose (ou quelqu’un) représente une menace pour nos communautés.

Ou prenez la liberté de religion ou de conviction. On peut y chercher conseil au niveau spirituel et une protection contre la pandémie, individuellement ou au sein de la communauté.

Ensuite, il y a le droit de réunion pacifique et de libre association. Nous travaillons en collaboration avec d’autres personnes pour veiller au soutien et à la sécurité de nos premiers intervenants et des travailleurs essentiels mobilisés, notamment par le biais d’actions de plaidoyer en ligne.

Et, parce que notre vie en dépend, nous attendons de nos dirigeants politiques qu’ils nous disent la vérité sur les défis à venir et acceptent la critique et la responsabilité avec humilité, grâce et compassion. C’est une question de responsabilisation politique et morale.

Lorsque nos dirigeants et nos médias diffusent des informations crédibles et opportunes sur les risques et les avantages, les citoyens peuvent faire des choix éclairés sur les moyens de se protéger, de protéger leurs familles et leurs voisins.

Sans ces libertés et la responsabilité qui les accompagne, il est impossible de mettre au point les médicaments qui permettront de vaincre ce virus, ou de formuler les stratégies politiques et financières nécessaires au rétablissement de nos économies. C’est au gouvernement qu’il incombe de protéger l’une et l’autre.

Les hauts fonctionnaires qui choisissent de protéger leur pouvoir et leur fierté plutôt que la santé et le bien-être de leur population mettent en danger la santé et l’avenir de leur propre peuple. Nous savons qu’un avenir radieux est possible après la pandémie si – et seulement si – les gouvernements écoutent et servent le public en cette période d’adversité.

Les systèmes autoritaires, en revanche, révèlent leurs faiblesses en temps de crise. Les gouvernements qui emprisonnent ou oppriment ceux qui voudraient nous avertir qu’il existe un problème grave se réfugient dans la forme la plus grossière de déni. Les gouvernements qui interdisent ou cherchent à limiter la publication d’informations vitales, ou à limiter la collaboration scientifique, sociale ou politique, menacent non seulement la vie de leur propre population, mais aussi celle de personnes d’autres pays. Et les gouvernements qui se servent de cette pandémie pour écraser l’expression religieuse considérée comme une menace à leur contrôle répriment à la fois les instincts de leur peuple et une source profonde de force personnelle et de solidarité sociale.

Il est contraire au concept même des droits de l’homme de supprimer la communication d’informations cruciales sur la santé publique. La « sécurité du public » passe par la liberté et la responsabilité politique. Sans cette responsabilité, nos communautés sont exposées à un risque inacceptable.

En revanche, l’histoire a montré que les résultats des dirigeants qui sont vraiment transparents, responsables et à l’écoute des critiques de leurs citoyens sont en relation directe avec la sécurité et la prospérité des familles et des communautés qu’ils servent.

Des démocraties comme Taïwan, la Corée du Sud, l’Allemagne et les États-Unis ont fait preuve d’ouverture et d’honnêteté en ce qui concerne les chiffres alarmants, mais également les tactiques agressives qu’elles utilisent pour lutter contre le virus. Les démocraties de première ligne comme Taïwan et la Corée du Sud ont été parmi les premières à constater des infections en dehors de Wuhan et ont rapidement réussi à prévenir la propagation incontrôlée du virus sans recourir à l’oppression et à la peur.

En tant qu’Américains, nous sommes fiers que nos secteurs public et privé – dans le cadre d’une approche englobant l’ensemble de l’Amérique – aient déjà mobilisé des ressources pour aider à lutter contre le COVID-19. Depuis le début de l’épidémie, le gouvernement américain a engagé 775 millions de dollars d’aide à ce jour et des entreprises, des ONG, des organisations confessionnelles et des particuliers américains ont contribué à hauteur d’au moins 3 milliards de dollars sous forme de dons et d’aide pour lutter contre le virus.

Le proverbe africain selon lequel : « Si vous voulez aller vite, allez seul. Si vous voulez aller loin, allez-y ensemble » témoigne d’une profonde sagesse. Le peuple américain peut vous dire que vous n’êtes pas seuls face à cette crise. Nos communautés font face aux mêmes souffrances et aux mêmes défis que vous. Les Américains sont à vos côtés – sur un pied d’égalité – dans cette crise. Il n’y a pas d’autre moyen. Nous surmonterons cette crise en réaffirmant ce qui nous rend humains et libres : une communication honnête et transparente, une collaboration créative et une véritable responsabilité envers nos êtres chers et nos communautés.

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Tibor Nagy, diplomate de carrière à la retraite.

Twitter : @AsstSecStateAF)

 
GR
 

7 Commentaires

  1. Serge Makaya dit :

    Merci Mr le Secrétaire d’État Adjoint Américain aux Affaires Africaines. Vous connaissez, je suppose, la triste réalité du Gabon et de son défunt président usurpateur ? Ce gouvernement de voyous est même prêt à laisser mourir 100000 gabonais du Coronavirus. Des assassins à la tête du Gabon. A Ntare Nzame !!! Pauvre Gabon !!!

  2. Ikobey dit :

    Les Etats Unis connaissent une véritable catastrophe sanitaire.
    Plus de 60 000 morts , la pandémie aura tué plus que toute la guerre du Viet-nam. Les USA n’ont pas un système de santé performant , pour eux la vie humaine n’est qu’une marchandise.

  3. messowomekewo dit :

    Ces abrutis qui ont pris ce pays en otage ne sont pas capables de relever les défis liés au covid-19,Ils prennent des gabonais pour des objets. Ils profitent de la situation actuelle pour continuer à gérer des gabonais comme des grands enfants. Au lieu de distribuer de la nourriture avariée, inciter les gens à se prendre en mains, à être maître de leur destin. ça évidemment c’est une perspective qui vous fait peur, elle entraînera forcément votre chute.Bande de sorciers que vous êtes.

  4. Ikobey dit :

    « Fais du bien à un chien il te mordra la main »
    Maka ya pu ka, Cathy, Messo machin, Vous êtes toujours à la recherche du sauveur !
    Vous ne supportez pas la liberté, la démocratie de notre république.

    • Léon Nkogue dit :

      Où voyez-vous la démocratie au Gabon ?

      • Giap Effayong dit :

        Ikobey semble être un adepte du népotisme.Il fait partie de la caste des kleptocrates qui sévissent dans l’administration gabonaise depuis des lustres,ces parasites qui ont fini par mettre le pays à genoux et qui aujourd’hui encore continuent à s’empiffrer pendant que d’honnêtes citoyens tirent le diable par la queue.Ces criminels sont naturellement réfractaire à toute idée d’alternance et sont prêt à tout pour conserver leurs privilèges indus.J’en veux pour preuve,l’attaque meurtrière d’août 2016 au quartier général de Jean Ping.

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