Nommé inspecteur provincial de Santé nord en avril dernier, Félicien Mintsa Mi Owono n’aurait pas dû l’être, d’autant qu’il faisait l’objet bien avant d’une condamnation à de la prison ferme dans le cadre d’un litige l’opposant à son ancien chauffeur Gervais Mba Ekome qui l’accuse d’avoir séquestré puis détourné son salaire plusieurs mois durant pour ses propres besoins quand il était préfet à Minvoul.

Gervais Mba Ekome, assure que son ancien employeur l’actuel inspecteur de Santé nord du Woleu-Ntem est un prisonnier en liberté. © Capture d’écran/Gabon 1ère

 

Félicien Mintsa Mi Owono, un «fugitif» ou un Gabonais au-dessus de la loi ? Pour Gervais Mba Ekome, son ancien employé qui a récemment exposé aux équipes de l’émission  Matin Week-end (Gabon 1ère) l’affaire qui l’oppose à ce haut cadre de l’administration publique, il ne fait aucun doute que l’actuel inspecteur provincial de Santé dans le Woleu-Ntem est en conflit avec la loi. Mieux, il devrait être en prison depuis bien longtemps.

Nommé à ses nouvelles fonctions en avril dernier et installé quelque temps après par le gouverneur de province, l’ancien préfet, soutient son ancien chauffeur, a été condamné en décembre 2022 par le tribunal de première instance de Libreville à six mois de prison ferme. Une peine que le «prévenu» n’entend visiblement pas subir.

Salaire séquestré et détourné

Le conflit entre Gervais Mba Ekome et Félicien Mintsa Mi Owono est vieux d’une quinzaine d’années. Il naît lorsque le premier exerçait en tant que chauffeur du second alors préfet de Minvoul (Woleu-Ntem). Une expérience douloureuse, à en croire l’ancien chauffeur qui a affirmé chez nos confrères (émission du samedi 23 septembre 2023) que son ancien patron a ponctionné des mois durant son salaire à la banque et ne lui remettait via sa secrétaire que la somme de 40 000 francs CFA. Si ce père d’une nombreuse famille s’est bien plaint auprès de l’ancien préfet, son interlocuteur lui aurait répondu que l’argent qui lui était retiré tous les mois de don salaire servait à régler certaines charges du patron qui, en attente de sa prime et refusant d’intégrer sa résidence de fonction, vivait alors dans un hôtel à Oyem où il louait également un appartement pour ses enfants.

Lassé de voir ses salaires séquestrés et détournés par le préfet, dès 2009, le chauffeur avait déposé plainte au tribunal de première instance d’Oyem. Une initiative qui lui a coûté deux mois de prison ferme grâce aux connaissances du préfet qui est parvenu à retourner la situation contre lui, en l’accusant de diffamation et de faux et usage de faux. C’est d’ailleurs à la suite du non-lieu dont a bénéficié Gervais Mba Ekome que Félicien Mintsa Mi Owono a interjeté appel. Seulement, son appel n’a pas prospéré, et son pourvoi en cassation encore moins.

Quelques années après, l’ancien chauffeur a profité que son ancien employeur ne soit plus préfet pour introduire une citation à comparaître au parquet de Libreville. Si l’accusé, alors en poste dans la capitale gabonaise, n’avait pas déféré aux appels du tribunal, ça ne l’a pas empêché d’être condamné en décembre 2022 à 6 mois de prison ferme et une amende de 10 millions de francs CFA à titre de dommages et intérêts. L’intéressé a-t-il fait appel de cette condamnation ? Le plaignant assure que non.

 

 
GR
 

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