Les arrestations récentes de quelques membres du «peuple du changement» offrent l’opportunité à la muse pamphlétaire de Gabonreview de se faire de la bile sur les méthodes policières à deux vitesses observées au Gabon. Les larmes de rage d’une enfant du siècle bien de chez nous.

© Gabonreview/Shutterstock

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Gérard Ella Nguéma, le secrétaire de l’Union nationale, (première fois que j’écris Union nationale) vient d’être arrêté par la Police Judiciaire. Ils ont transformé le Gabon en État policier oh ! En tout cas… persuadée que l’incendie de l’ambassade n’a pas été commanditée mais plutôt qu’elle est née d’une initiative désordonnée et arbitraire, les gens au pouvoir ont quand même trouvé l’excuse parfaite pour justifier des arrestations abusives. Et même si ce n’était qu’une histoire de voyous imbéciles, décidés à foutre le feu après avoir cuvé leur vin, fumé leur chanvre, pris leurs Roches et leurs Valium, dans un cocktail misérable de drogues bon marché en déplorant la continuité de leur misère, à l’annonce du décès de leur patriarche, alors qu’on espérait encore qu’il revienne sur la scène politique… Il n’y a pas de fumée sans feu dites-vous ? Ben, le feu en question est en train d’être allumé par toutes les personnes qui instrumentalisent la loi, manipulent l’opinion pour assouvir leur soif de répression.

On sait qu’on est dans une dictature, quand on a peur de dire qu’on n’est pas d’accord ; quand on a honte d’assumer ses opinions ; quand on craint de dénoncer des réalités choquantes ; quand on danse le fia (la peur) pour sa famille, son travail, ses études, sa réputation en pensant à d’éventuelles représailles et ça c’est triste et débilitant. C’est pour que ça change qu’il y a seulement une poignée d’humains à contester pendant que les autres observent derrière leur écrans de téléphones, d’ordinateurs, de télévisions et de tablettes. C’est triste que des gens dotés d’intelligence et de sagesse, des gens capables de faire la différence entre le bien et le mal, qui ont la grâce de jouir de toutes leurs facultés physiques et mentales, choisissent délibérément d’écouter la chanson des émergents : Y a pas de fumée sans feu oooh ! Laissez faire la Justice ! Elle est où cette justice pendant que Greta Mboussou se balade dan les rues de Libreville sans être inquiétée d’avoir renversé, alors qu’elle n’avait même pas de permis de conduire, quelqu’un dont tout le monde a déjà oublié le nom : Stackys Seraige Ditengou Maganga. Elle a prématurément causé sa mort et pris la fuite, mais cette dernière continue à bloguer sur sa vie de princesse, sur ses responsabilités au sein de l’État, même pas un interrogatoire, encore moins une arrestation, ils n’ont même pas eu à dédommager la famille de la victime ou à la soutenir dans cette douloureuse épreuve. Les enfants des pauvres, ont bien moins d’importance que ceux des riches, d’abord ils n’ont pas le loisir, eux, de faire des courses poursuites en voiture dans Libreville sans en être inquiétés.

Je rappelle encore une fois qu’il n’y a peut-être pas de justice pour les ennemis du pouvoir en place, Mayila a séjourné en ngata (prison) pour trafic de fausse monnaie, même si la présidente en chef du réseau en question est connue. Il n’y a pas de justice surtout pour les pauvres, parce que s’agissant de Paulette Missambo, quand on veut l’interroger, on lui présente une convocation et durant toute la durée de son interrogatoire, les médias et ses partisans attendent devant les locaux de la police. Pareil pour Ping, d’abord une convocation en bonne et due forme, ensuite un interrogatoire «respectueux» et, surtout, les partisans et les médias sont toujours là à faire le guet.

Mais quand il s’agit de femmes comme Annie Léa Meye et Georgette Toussaint dont les ressources financières ne reflètent pas un glorieux passé au sein du parti au pouvoir… on accumule les vices de procédure et malgré le fait que les radars, les phares, les alertes et les SOS sont en poutoulou (en vrac) sur le net, dans la diaspora et auprès des organismes de défense des droits humains, il y en a qui regardent faire. C’est comme une histoire de crimes rituels, tant que ce ne sont pas nos proches dont les corps sont retrouvés vidés de leur sang et de leurs organes, ni exposés sur le net par n’importe qui, n’importe comment, on vit comme si ce n’était qu’une vulgaire fiction.

Nous sommes de plus en plus nombreux à avoir soif de justice et à prouver chaque jour que ce n’est parce qu’on sort du Gabon qu’on cesse d’être Gabonais, d’aimer son pays, de vouloir que toute cette misère s’arrête ou s’atténue. Les Gabonais en Amérique du nord ont appelé sans relâche une ONG américaine qui avait eu l’idée saugrenue de décerner un prix à Ali Bongo. Ils lui ont rappelé que le Gabon était l’exemple type d’une dictature silencieuse, innommable, redoutable, vu que jusqu’à présent certains trouvent encore le terme discutable. Victoire, Ali Bongo a annulé son départ pour la réception de ce fameux prix, prétextant des obsèques de Rose Rogombé, la présidente par intérim du Gabon, dont l’annonce du décès n’a même pas fait la Une du quotidien national. Comme quoi faire partie de la cour des grands ne garantit rien, l’honneur reviendra toujours à notre méga star nationale, l’hyper-narcissique, imbu de lui-même et surtout manipulateur, Ali. Deux gabonaises à Paris, Colette Rebouka et Marie Avorbang, surpassent les clivages du tribalisme en organisant la première manifestation de la diaspora pour la libération d’Annie Léa et de Georgette. La révolution des consciences est enclenchée, maintenant elle contamine de plus en plus les gens qui n’avaient pas encore remplacé leur cœur par des calculatrices.

On va reprendre notre pays.

 
GR
 

9 Commentaires

  1. ya kiakia dit :

    Libérez Léa et Georgette.
    La diaspora gabonaise en France marche ce jour pour ces deux compatriotes.
    Et au Gabon ??????????

    RÉPONDRE

  2. Pygmalion dit :

    La peur a déjà changé de camp, croyez-moi. Celles et ceux qui se croient « puissants » aujourd’hui, seront les faibles de demain. Et quand je dis demain, c’est bientôt.

  3. Bassomba dit :

    Voilà un article TRES PARTISAN! @ L’auteur de cette réflexion qui est loin d’être partial, pourquoi vous agitez vous alors que l’élection présidentielle garantie par NOTRE constitution est pour bientôt? Vous avez sûrement peur de la raclée!

    • TARAMEK dit :

      Mr Bassomba, soufrer de bien lire avant de croire qu’Ika est partiale. Bien que oui elle l’est d’une manière intelligente. Car ses pamphlets doivent attirer ton attention, nôtre attention à tous. Ne vois tu pas que le Gabon est entrain de prendre une mauvaise route?
      Pour une fois, fais un peu preuve d’intelligence et cesse de rêver pour ton champion. Tu es HS

    • Jon dit :

      Des personnes telles que vous ne devraient pas évoquer la Constitution lorsque vous êtes bien conscients que cette dernière a été violée notamment dans son article 10, non pas parce que le président actuel n’est pas gabonais d’origine (ce qui reste toujours à prouver) mais parce qu’il a présenté un faux acte de naissance et lui-même il l’a bien reconnu.
      Donnez simplement à votre enfant, si vous en avez, un faux acte de naissance qu’il présentera à un examen scolaire tel que le bac ou le bepc, puis faites le savoir afin que nous voyions les sanctions qu’il en coure. Si sanction il y a alors je vous demanderai pourquoi le fait de présenter un faux de naissance à un examen est-il répréhensible et le même acte posé à l’élection du n°1 du Gabon ne le serat-il pas?
      Si vous n’avez pas de respect pour notre loi fondamentale, ne l’évoquez pas.
      Dans tous les cas je suis bien impatient de voir l’acte de naissance qui sera présenté pour 2016

  4. The patriot dit :

     » On va reprendre notre pays… » j’ajouterai :  » Pour le remettre entre les mains de qui? » Comme si le mal du Gabon venait d’ailleurs.
    Si marcher en France pour la libération de ces deux dames dont la majorité d’entre nous ignore le pourquoi du comment elles se sont retrouvées enfermées, donc impliquées dans cette histoire, représente un élan de solidarité (selon l’auteur) ne soyez donc pas surpris madame ou mademoiselle que cette mobilisation soit limitée. C’est aussi ça la révolution des consciences, ne pas faire les choses juste par suivisme

  5. INTERDDIT D INTERDIRE dit :

    OUI IKA y a jamais eu de justice chez nous,mais y en aura unjour et ce jour est proche .Les enfants des riches et les riches qui ont tué les gabonais sans y etre inquietés ne s’avisent pas intouchables ,le jour viendra ou les bourreaux des gabonais devront repondre de leurs crimes ici et à la CPI:tous les auteurs des crimes rituels sont connus,qqui vivra verra…

  6. lepositif dit :

    GR fait maintenant dans la censure ou c’est Ika qui a craquer sur mon commentaire parce que je disais que la rubrique devrait s’appeler le Craning d’Ika a la place du Cracking d’Ika. Je reclame la publication de mon commentaire sinon je serai Charlie.

  7. J3FF dit :

    je ne connaissais pas ce site.pas deçu de l’avoir découvert par cet article au style parfois déroutant qui s’affranchit avec désinvolture des codes de la langue classique;ce qui lui donne cette saveur discursive qui fait sa singularité.cette dame, »sa langue est sa plume »

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