Dans une déclaration publiée après le putsch au Gabon, l’opposant Séraphin Moundounga salue le coup d’État tout en appelant la junte à organiser une transition inclusive avant de passer la main au terme d’élections libres, pour respecter la volonté populaire.

Séraphin Moundounga appelle les putschistes à confirmer leur patriotisme par une démarche inclusive. © GabonReview (Montage)

 

L’ancien vice-Premier ministre gabonais, Séraphin Moundounga, réfugié politique depuis 2016, a publié, le 31 août, une déclaration à travers laquelle il félicite le coup d’État militaire contre Ali Bongo tout en appelant les putschistes à adopter une approche inclusive pour la transition.

Dans sa déclaration, M. Moundounga estime que «le coup de force du 30 août 2023 est bien plus salvateur que ma dénonciation du 30 août 2016, lorsque, par cet appel à Ali Bongo, le système aurait évité des atrocités au peuple gabonais, en acceptant la volonté souveraine exprimée par cette dernière et, ainsi, sortir par la grande porte, au lieu de subir sa désintégration actuelle et l’effondrement du PDG, grâce au patriotisme des militaires

Selon lui, «En 2023, la nouvelle génération d’officiers supérieurs et leurs troupes ont plutôt pris fait et cause pour le peuple, en neutralisant le tyran, la régence et la bande mafieuse s’étant accaparées toutes les richesses du pays et privé les populations des prestations essentielles à la vie, tout en leur ôtant leur dignité.» L’opposant salue ainsi le «patriotisme des militaires» qui ont pris le parti du peuple cette fois-ci, contrairement à 2016 où l’armée avait réprimé dans le sang les manifestations de l’opposition.

Cependant, M. Moundounga appelle les putschistes à confirmer ce patriotisme par une démarche inclusive. Également connu comme Président de l’ONG UNITE, comme ancien parlementaire panafricain (PAP) et du Gabon et comme ancien leader national de mouvement de jeunesse, il propose «un processus permettant au peuple gabonais de se réconcilier avec lui-même» après des années de régime oppressif, en associant la société civile, les confessions religieuses, l’élite politique, les scientifiques etc.

Il leur demande de «passer le relais, dans le cadre d’un ordre constitutionnel nouveau, qui serait bâti, durant la transition à durée consensuelle, aux institutions souverainement choisies par le peuple gabonais.» L’ancien vice-Premier ministre invite ainsi la junte à respecter «la volonté du peuple» qui doit «s’exprimer par des élections honnêtes» comme le stipulent les textes régionaux et internationaux relatifs aux droits civiques et politiques.

Pour rappel, ex-ministre de la Justice sous la présidence d’Ali Bongo, Séraphin Moundounga a démissionné de son poste de Garde des sceaux en septembre 2016, quittant en même temps le Parti démocratique gabonais (PDG), parti alors au pouvoir. S’élevant contre les manœuvres d’Ali Bongo pour se maintenir absolument au pouvoir après la présidentielle très controversée de 2016, il avait lancé l’alerte sur Facebook dès le 30 août 2016, avant l’annonce des résultats, réclamant transparence et respect de la vérité des urnes. Ses ennuis avec le régime ayant alors débuté par une intrusion et une fouille de son domicile alors qu’il n’y était pas, il dû s’expatrier et se réfugier en France. Docteur en Droit international et européen et diplômé en Droit des affaires et en Sécurité internationale et Défense, certifié DPO RGPD Droit du numérique, il y donne des cours dans une université.

 
GR
 

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