S’exprimant sur des questions concernant le ministère de la Fonction publique lors d’une interview spéciale accordée, le 3 décembre dernier, à plusieurs médias locaux, le Premier ministre de la Transition, Raymond Ndong Sima, a déclaré que «ces dernières années, beaucoup de dérapages ont été observés» au sein de ce département ministériel. S’il dit s’atteler à y ramener de l’ordre, il dénonce également la découverte de plus de 5 000 fonctionnaires recrutés frauduleusement pendant la période de gel des recrutements.

Le Premier ministre de la Transition, Raymond Ndong Sima, face aux journalistes, le 3 décembre 2023. © Com. Primature

 

Le Premier ministre de la Transition, Raymond Ndong Sima, était face aux représentants de plusieurs médias publics et privés du Gabon, le 3 décembre dernier. Lors de cette grande interview, plusieurs questions relatives à son action à la tête de l’Administration centrale ont été évoquées à l’exemple de la vie chère, de la restructuration de la Caisse nationale d’assurance maladie (CNSS) et de la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS), du foncier, du dialogue national. Pour la Fonction publique dont l’actualité a abondamment alimenté la chronique ces derniers temps, le chef du gouvernement a dénoncé «un énorme désordre découvert» au sein de ce ministère.

À la question de savoir quel est le nombre de fonctionnaires au Gabon, Raymond Ndong Sima répond que «cette question a récemment suscité inutilement une polémique». Il estime que d’aucuns ont mal interpréter les propos du responsable de ce département ministériel, lors de son passage à l’émission «Les Grands dossiers» de Gabon première en confondant les fonctionnaires civils aux militaires.

Ce qui lui a fait dire qu’il y a environ 62.000 fonctionnaires au Gabon.  Mais, il révèle également que 5 000 personnes ont été frauduleusement intégrées dans le lot des secteurs exclusivement autorisés à recruter durant le gel des recrutements. Durant cette période, seules l’armée, l’éducation et la santé étaient en effet autorisées de recruter. Cependant, selon le chef du gouvernement, plusieurs agents ne répondant pas aux critères ont été intégrés à la Fonction publique, de manière irrégulière. 

«Il y a des situations anormalement déraisonnables dans la Fonction publique», a-t-il regretté, faisant de même savoir que «ces dernières années, beaucoup de dérapages ont été observés». «Comment pouvez-vous expliquer que l’on enregistre 5000 recrutements dans les domaines non autorisés sur douze mille ?», a-t-il interrogé.

Quoi qu’il en soit, il rassure : «nous attelons à remettre de l’ordre», a-t-il dit non sans insister sur le fait que «les responsables des fraudes et autres malversations répondront tout naturellement de leurs actes». 

Indiquant par ailleurs qu’il faut patienter en ce qui concerne les régularisations des situations administratives, d’autant plus qu’il faut vérifier la situation de tout ce beau monde, le Premier ministre souligne qu’«une chose est certaine, au bout du compte, la Fonction publique sera assainie en faisant notamment le ménage au niveau des personnes atteintes par la limite d’âge».

Faisant allusion aux résistances tentant d’empêcher le déroulement de cette opération, Raymond Ndong Sima fait montre de fermeté. «Ma main ne tremblera pas pour remettre la Fonction publique sur les rails», a-t-il averti.   

 
GR
 

4 Commentaires

  1. Akoma Mba dit :

    On ne construit rien de bon en accusant le passé mais en changeant les choses. On ne construit pas du neuf avec du vieux. Payer autant de députés, sénateurs, ministres et conseillers c’est du gaspillage d’argent quand on arrive même pas à payer les rappels de soldes ni arrimmer les pensions.

  2. messowomekewo dit :

    Nous savons que M. Ndong Sima va faire son job, on a confiance, il a le sens de l’intérêt général et de l’Etat. Il n’est pas comme tous ces villageois parachutés à des postes où l’intérêt général doit être privilégié, eux décident de ramener les choses à l’échelle de leur bled.

  3. Mezzah dit :

    Je fais confiance au PM, une bonne partie de l’opinion pense qu’il est rigoureux et travailleur.
    Mais comme tout le CTRI, je ne comprends pas pourquoi les poursuites ne sont pas tout de suite engagées contre tous les malfrats clairement identifiés. Ici on nous parle de 5000 fonctionnaires « recrutés frauduleusement » et on sait qui a fait quoi. On imagine ce que cela représente pour les caisses de l’Etat? Bon sang pourquoi ne bloque-t-on pas d’abord les salaires de ces gens en attendant de voir plus clair? Pourquoi le procureur de la République André Patrick Raponat ne vient pas à la télé informer la population que les poursuites sont engagées contre tout ce beau monde ? Tout le monde se souvient de comment il s’est précipité pour venir accuser A2O devant la terre entière sans preuves.

    • Biswe dit :

      Tout ca, c’est de la politique politicienne. Bloquer les salaires pour quel usage? Et quel est le sens actuel de recruter si l’on sait d’ores et déjà que la fonction publique est pléthorique au moins au sens des ratio fonctionnaire/population. Ce sont des gabonais qui sont là et qui ont bénéficié du système comme ou avec d’autres par ailleurs. Ce ne sont pas des criminels, alors on avance!!!

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