Trois ans après son lancement, le Guichet numérique de l’investissement (GNI) s’est diversifié à travers le module bancaire. Officiellement lancé ce jeudi 1er juin par le directeur de cabinet du ministre de la Promotion des investissements, le module bancaire permet aux opérateurs économiques d’avoir des relevés de comptes bancaires en leur facilitant l’accès à la bancarisation. La démarche a reçu l’approbation de la Banque des États de l’Afrique centrale, qui a été sollicitée en tant que régulateur bancaire de la sous-région, a donné son avis de non-objection.

Lévi Martial Midepani lançant le module bancaire du GNI le 1er juin 2023. © Gabonreview

 

Instantané de la cérémonie de lancement du module bancaire du CGNI. © Gabonreview

Ce jeudi 1er juin, trois ans après le lancement officiel du Guichet numérique de l’investissement (GNI), le module bancaire a été lancé sur cette plateforme. «Par cette action nous devenons en Afrique subsaharienne, la première entité à avoir réussi à digitaliser et bancariser en même temps le processus de formalisation des entreprises», a commenté le directeur général de l’Agence nationale de promotion des investissements (ANPI-Gabon). L’ANPI a pour ainsi dire, digitalisé le processus de création d’entreprises en quatre étapes. La première concernait la simplification des procédures de création en arrivant à un formulaire unique d’immatriculation des entreprises, la deuxième la dématérialisation du processus, la troisième la digitalisation et la quatrième la bancarisation du processus.

«Il ne s’agit pas d’une plateforme qui permet de faire des opérations bancaires»

Selon Ghislain Moandza Mboma, ce module déployé en partenariat avec Clikafrik, devrait contribuer à la réduction de l’informel au niveau national, à l’élargissement de l’assiette fiscale, en plus de permettre aux opérateurs économiques d’accéder à des services bancaires et dynamiser l’économie du pays. «Il s’agit du fait que, dorénavant, celui qui vient créer son entreprise à l’ANPI, après la formalisation de son entreprise, aura le portail des banques qui va s’afficher à l’écran», a-t-il expliqué indiquant que l’opérateur devra choisir vers quelle banque aller, en fonction des conditions. Le module bancaire rassemblant toutes les entreprises ayant une fiche-circuit, le dossier juridique de l’opérateur déjà à l’ANPI, est automatiquement redirigé vers la banque qu’il aura choisie. Le gestionnaire de la banque traitera son dossier et lui enverra le RIB (relevé de compte bancaire) pour qu’il se rende à la banque un premier dépôt.

Pour Ghislain Moandza Mboma, cela apporte des avantages. «Ça élimine la distance pour l’opérateur qui n’aura plus à se déplacer, ça évite aux banques d’avoir des stocks d’archives à gérer, ça permet aux banques d’accéder à des documents fiables. Des documents pour lesquels ils n’auront plus à demander l’authenticité», a-t-il déclaré indiquant qu’«il ne s’agit pas d’une plateforme qui permet de faire des opérations bancaires». «Il s’agit plutôt d’une plateforme d’échanges de données entre l’ANPI qui formalise les entreprises et tout l’écosystème bancaire pour permettre à la fois d’accélérer l’inclusion financière, la bancarisation et permettre aussi aux opérateurs d’accéder aux services bancaires et financiers», a-t-il dit.

Patrick Romuald Alili. © Gabonreview

L’avis de non-objection de la BEAC

La BEAC a été sollicitée en tant que régulateur monétaire et bancaire de la sous-région pour donner un avis sur le développement de ce module. Selon son directeur national Patrick Romuald Alili, pour s’assurer notamment que les opérations qui étaient exécutées dans ce module ne consistaient pas à faire des opérations de banque qui sont exclusivement de la compétence des établissements de crédit et pour s’assurer de la conformité de cette plateforme aux différents règlements existant dans la sous-région. Entre autres, les règlements sur les systèmes et moyens de paiement et les règlements sur le blanchiment des capitaux. «À l’issue de cet examen, nous avons donné à l’ANPI notre avis de non-objection avec plaisir d’ailleurs», a-t-il déclaré.

«Parce que cela participe d’un enjeu important que la Banque centrale poursuit depuis un certain nombre d’années, celui de l’inclusion financière», a-t-il ajouté en accord avec les différentes parties prenantes, dont le représentant du ministre de la Promotion des investissements pour qui cet outil participe, de l’inclusion financière. Lançant officiellement ce module, il a estimé que «de telles initiatives contribuent au rayonnement économique de notre pays». Lévi Martial Midepani, qui s’exprimait au nom du ministre, a appelé à «vulgariser cet outil auprès des différents utilisateurs afin de faciliter son appropriation».

 
GR
 

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