En grève depuis deux mois et vingt jours, les membres du syndicat de l’éducation nationale (Sena) ont décidé le 19 janvier 2017, à leur siège de la Peyrie, de passer à la vitesse supérieure, au regard de l’indifférence du gouvernement vis-à-vis de leurs revendications.

Les membres du bureau du Sena, le 19 janvier 2017. © Gabonreview

 

A la suite de leurs collègues membres de la Confédération nationale des syndicats de l’éducation nationale (Conasysed), les membres du syndicat de l’éducation nationale (Sena), ont décidé le 19 janvier dernier, de poursuivre leur mouvement de grève déclenché le 31 octobre 2016, sur l’étendue du territoire nationale. Cette décision résulterait du mutisme et de peu d’intérêt affiché par les autorités face à leurs revendications. Celles-ci, selon le Sena, ont préféré organiser la coupe d’Afrique des nations de football au détriment de la résolution des problèmes posées par les enseignants.

«Cette grève qui paralyse pourtant le fonctionnement des établissements primaires et secondaires ne semble pas émouvoir le gouvernement de la République qui est malheureusement davantage préoccupé par l’organisation de la Can 2017 qui se joue actuellement dans notre pays», a regretté le Secrétaire général du Sena, Fridolin Mve Messa. Selon ce dernier, après «deux rencontres successives avec le ministre de la Fonction publique le 17 octobre 2016 et ceux du Budget et de l’Education nationale le 24 octobre 2016, aucune solution satisfaisante aux revendications posées par notre syndicat ne se profile à l’horizon,  malgré les engagements pris de nouveau».

Et comme si cette situation de paralysie du système éducatif gabonais n’était pas déjà assez grave pour l’État, il a fallu que le porte-parole du gouvernement lors de sa conférence de presse hebdomadaire du 11 janvier dernier, vienne en rajouté, avec des menaces à l’endroit des enseignants grévistes. Une posture qui irrite d’avantage les membres du Sena.

«Le gouvernement par la voix de son porte-parole, le mercredi 11 janvier 2017, fait plutôt dans l’intimidation et la menace. Il annonce la mise sous bon de caisse des enseignants, et leur radiation pure et simple de la fonction publique s’ils persistent de rester en grève. Le Sena dénonce et condamne avec la dernière énergie cette attitude du gouvernement qui s’apparente à une fuite en avant, parce qu’incapable d’apporter des solutions pertinentes aux revendications et de redresser le système éducatif à l’agonie», a déclaré Fridolin Mve Messa.

Selon le Sena, sous nos cieux, l’argent et l’éducation ne font pas bon ménage puisque l’État aurait décidé de faire dans l’ignorance parce que l’école couterait chère. «Comment comprendre que depuis 1990 et ce malgré les mannes pétrolières, que les salles de classe soient toujours surpeuplées et dépourvues de table-bancs, qu’il manque toujours de professeurs surtout dans les matières scientifiques, que les établissements restent insuffisants, que les laboratoires, les bibliothèques, les plateaux sportifs soient inexistants ?», s’est interrogé le Secrétaire général du Sena, invitant ses confrères à rester mobilisés et à poursuivre la grève tant que rien n’est fait.

 
GR
 

3 Commentaires

  1. diogene dit :

    Il y a si peu d’enseignants que toutes les écoles n’en n’ont pas. C’est le bon moment pour en mettre quelques uns à la porte…
    Le porte parole est un porte poisse…

  2. MWANE NYAMBI dit :

    Continuez la grève…

    La grève suspend le contrat de travail des salariés grévistes. Ces salariés ne fournissant plus de prestation de travail, l’employeur n’a pas à leur verser de salaire.

    • natty dread dit :

      N’importe quoi…tu sors ça d’ou, réfléchis avant d’écrire! la grève est un droit de l’employé et ne suspend nullement l’effectivité du contrat de travail et ses avantages (salaires et autres…). on n’est pas en Russie, merci de relire tes cours de droit du travail…

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