Depuis 2019, certains groupes de chimpanzés du parc national de Loango se livrent à des comportements extrêmement violents. Ils ont récemment attaqué des familles de gorilles, tuant même deux petits. Une première pour les écologistes qui ont analysé ces niveaux d’agression et d’abattage chez les grands singes. La pénurie de nourriture serait à l’origine de cette flambée de violence.

La pénurie alimentaire serait la cause des combats violents depuis 2019, dans le parc de Loango entre les chimpanzés et les gorilles. © beauvalnature.org

 

Selon une étude documentée par les chercheurs du «Loango Chimpanzee Project», et relayée par le magazine «GreenMe», dans les forêts tropicales africaines, plus précisément au Gabon, les pénuries alimentaires provoquent des combats mortels entre chimpanzés et gorilles. Pourtant, il est admis que ces primates malgré leur grande force, n’attaquent généralement pas les humains ou d’autres espèces de primates.

Lors de leurs missions de surveillance des grands singes qui vivent dans le parc depuis 2005 afin d’étudier les comportements, les modes de communication et les maladies affectant ces animaux, les chercheurs ont observé neuf épisodes d’interaction directe entre chimpanzés et gorilles, mais toujours assez paisibles entre 2014 et 2018. Cependant, à partir de 2019, la situation a soudainement évolué. Deux violents combats entre chimpanzés et gorilles ont eu lieu et ont entraîné la mort de deux jeunes gorilles.

Selon les chercheurs, le combat a duré entre 50 et 80 minutes, au cours desquelles les chimpanzés ont formé des coalitions de plus de deux douzaines de membres pour attaquer deux familles de gorilles. Bien que trois spécimens de gorilles se soient battus de toutes leurs forces, deux bébés gorilles ont finalement été séparés de leur mère et tués, tandis que plusieurs chimpanzés ont été blessés, mais aucune des blessures ne leur a été fatale.

Un phénomène inhabituel qui a conduit ces chercheurs à scruter la piste du manque de ressources alimentaires partagées par les deux espèces. En effet, en raison de la crise climatique, la disponibilité des fruits et de certains insectes que mangent les singes se fait de plus en plus rare dans les forêts tropicales du Gabon.

«Il se pourrait que le partage des ressources alimentaires par les chimpanzés, les gorilles et les éléphants de forêt dans le parc national de Loango entraîne une concurrence accrue et parfois même des interactions mortelles entre les deux espèces de grands singes», explique le primatologue Tobias Deschner de l’Institut Max Planck d’anthropologie évolutive en Allemagne, co-auteur de cette étude.

«Notre étude montre qu’il y a encore beaucoup à explorer et à découvrir sur nos plus proches parents vivants et que le parc national de Loango, avec son habitat en mosaïque unique, est un endroit unique pour le faire. Nous ne sommes qu’au début de comprendre les effets de la compétition sur les interactions entre les deux grandes espèces de singes à Loango» a souligné le professeur Simone Pika

 
GR
 

2 Commentaires

  1. diogene dit :

    Les grands singes manquent de nourriture et se battent pour leurs territoires.
    Les éléphants dévastent des plantations par manque de nourriture .

    Qui a dit que la déforestation n’est pas massive au Gabongo ?

    Les faits sont là !

    Autre perversion : la pénurie de bois à Libreville ! Tout part à l’export, il faudra bientôt acheter du bois vendu par la Chine, l’Inde etc… Le même qui fut coupé à côté de nous !

  2. aazz dit :

    On interdit la consommation de la viande de brousse aux gens qui n’ont rien d’autres. La population des animaux sauvages s’accroit, les arbres sont coupés comme jamais … voilà la conséquence, les éléphants rentrent desormais dans les maisons …

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