Jugé le 15 juin à Libreville, Patrick Oyabi alias Pistolero Balero a été acquitté des délits dont il était accusé. L’initiateur et leader de «Génération Waz» (génération consciente), un mouvement de contestation venu des quartiers populaires, entend poursuivre l’État en justice pour réclamer réparation des 12 mois passés en taule pour rien.

Initiateur du concept génération Waz, Patrick Oyabi a été acquitté après 12 mois de prison «pour rien» (image d’archive avant incarcération). © Infos Kinguélé Libre (Ik-Libre)

 

Patrick Oyabi dit Pistolero Balero a recouvré la liberté il y a 4 jours après 12 mois passés en prison. Jugé le 15 juin par le tribunal correctionnel de Libreville, le créateur du concept «Génération Waz» a été déclaré non coupable et acquitté des délits «d’instigation à l’insurrection et atteinte à la sureté intérieure de l’État» dont il était accusé.

Originaire du Haut-Ogooué, bastion politique de la famille Bongo, Patrick Oyabi avait initié, mi-2019, le concept Génération Waz (génération consciente). Il avait aussitôt entrepris de sillonner les quartiers sous-intégrés de Libreville, les villes et villages du Gabon pour conscientiser les populations et interpeller, à travers des directs vidéo sur Facebook, les pouvoirs publics sur la précarité dans laquelle croupit le peuple.

Cette précarité, déplorait-il, «ne s’explique pas, au regard des richesses dont regorge le Gabon». Fortement saluée sur les réseaux sociaux, cette action lui a valu l’arrestation par la Police judicaire, le 25 juin 2019 à son domicile d’Akébé dans le troisième arrondissement de Libreville, avant d’être déféré un jour après à la prison centrale.

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Poursuites judiciaires contre l’État

Si son acquittement constitue pour lui un motif de satisfaction, plusieurs questions en découlent : comment a-t-on pu garder un citoyen en prison pendant 12 mois sur des motifs se révélant fallacieux ? Qui paiera le préjudice moral et physique subis par l’infortuné ? Que va devenir ce jeune gabonais qui affirme avoir tout perdu pour ses opinions ? «Lors de mon arrestation à 4 heures du matin par les agents de police, ma maison a été cassée et dévalisée. Je n’ai plus rien. Je suis à la belle étoile. J’ai rejoint un oncle pour abriter quelques temps avant de voir ce qu’il faut faire», a t-il expliqué.

Bien que traumatisé et affaibli par les mois passés en prison, Patrick Oyabi n’entend pas abandonner son combat. Affirmant connaître ses droits, le leader de Génération Waz entend initier une action en justice en contre l’État pour réclamer réparation du préjudice subi. «Je me suis entouré de certains gabonais qui me conseillent. Nous sommes en train de voir comment poursuivre l’État», a-t-il laissé entendre.

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«Génération Waz ne mourra pas»

Initiateur du concept «Génération Waz», Patrick Oyabi ne veut pas le laisser mourir, en dépit des intimidations et emprisonnements «arbitraires» dont il est victime. «Génération Waz est un concept qui demeurera dans cette génération et dans les générations futures. Le concept n’a plus rien à voir avec moi, Patrick Oyabi. Parce que si ce peuple n’a pas pris conscience du prix que j’ai payé en allant en prison, que Bertrand Zibi ou Pascal Oyoungou paient aujourd’hui, ils prendront conscience plus tard parce que nous venons de remporter une grande victoire», a déclaré le jeune activiste.

Et de poursuivre : «Chaque chose à un temps dans la vie. Le prix de la liberté c’est la souffrance. Celui qui fuit ses responsabilités, celui-là a été instrumentalisé pour le faire, alors que celui qui affronte ses responsabilités quitte à passer plusieurs années en prison, celui-là vous ne pourrez pas l’arrêter. Et c’est mon cas».

Le jeune activiste souligne sa détermination à aller jusqu’au bout de son combat. «Je suis chef et responsable de mes actes. Je n’ai pas eu besoin de recevoir des ordres pour faire ce que j’ai fait. Parce que la souffrance des populations est visible devant nous. Je maintiens donc le cap jusqu’à nouvel ordre. Ni la prison, ni la torture, rien de tout cela ne m’arrêtera. Je ne demanderai rien à un homme politique. Si quelqu’un de bonne foi veut m’aider pour le préjudice subi, il sera le bienvenu. Aujourd’hui je n’ai rien. Je remets tout entre les mains de Dieu et lui seul fera son travail», a conclu Patrick Oyabi, également connu sous le pseudonyme de Pistolero Balero.

 
GR
 

10 Commentaires

  1. Paul Bismuth dit :

    Ce régime incompétent nous demande de subir son incompétence, son incurie et sa turpitude en gardant le silence. Le stoïcisme, voilà ce qu’il attend de nous. Toutes les personnes qui attirent l’attention sur le triste sort des compatriotes, selon ce régime , appellent à l’insurrection. Mais ce qu’il ne semble pas savoir est que tout ce qui se maintient par la tyrannie court ses chances, donc est menacé de renversement.

  2. Paul Bismuth dit :

    En théorie dans un état de droit (ce que le Gabon n’est pas dans les faits), une méprise judiciaire de ce type entraîne réparation. L’Etat doit indemniser ce Monsieur pour le préjudice subi. Mais j’ai peu d’espoir qu’un juge lui donne raison face à ce hideux leviathan.

  3. Serge Makaya dit :

    Je profite de toute opportunité pour faire passer in message. Je m’adresse une fois encore à Jonas Moulenda. Cessez de trompez le peuple gabonais avec vos LIVES, juste pour faire diversion.

    Jonas Moulenda travaille pour les services secrets français qui, eux-mêmes, ont un pied dans les services secrets gabonais (B2). Ce que vous écris est VRAI. Tant pis pour ceux qui ne veulent pas me croire. Jonas Moulenda fait de la diversion.

    Autre chose que je voudrai souligner: permettez moi d’insister auprès de la diaspora gabonaise que divisée, vous ne pouvez rien faire. Restez unie. Choisissez vous un leader qui n’est pas un chef, mais quelqu’un qui va relayer vos informations de la résistance.

    Jonas Moulenda, c’est bien triste pour toi. Mais les fourbe n’ont pas leur place dans ce combat pour la libération totale du Gabon.

    • Serge Makaya dit :

      Pardonnez moi mes fautes. Merci.

      Serge MAKAYA. Ancien du B2.

    • Francois Ndjimbi dit :

      La logique voudrait que vous lui postiez votre avis là où il fait ses lives et que vous ne réagissiez qu’aux sujets posés ici. Sinon, vous êtes hors-sujet. Nous ne validerons plus vos récurrentes sorties de route. Merci de continuer à nous suivre.

      • Serge Makaya dit :

        Merci pour votre réponse Mr Ndjimbi François. J’avais déjà souligné à gabonreview que je n’avais plus de compte Facebook et Twitter. On cherche à me repérer.

        J’accepte de ne plus écrire. Mais Je vais continuer à vous lire. Je crois avoir déjà averti à plusieurs reprises le peuple gabonais du danger, du piège de 2023 qui approche à grands pas. J’ai fais mon travail. La conscience est en paix.

        • Francois Ndjimbi dit :

          Vous n’avez pas de compte Facebook mais vous suivez Jonas Moulenda pour venir vous en plaindre ici. Étonnant tout de même. Nous n’avons jamais dit que vous ne pouvez plus réagir ici. Nous vous demandons juste d’éviter d’utiliser ce forum pour régler des comptes ramenés d’ailleurs. Nous nous voulons démocrates mais n’accepterons plus que votre bile sur Mr Moulenda soit déversée tout le temps ici. Vous n’en êtes pas à votre première sortie du genre. Merci de continuer à nous suivre.

      • Paul Bismuth dit :

        @François Ndjimbi

        Vous allez le censurer juste parce qu’il a fait un hors-sujet alors que sur ce forum l’outrance, l’injure et la calomnie sévissent parfois ? Laissez-le donc faire ses « sorties de route », la plèbe que je pense assez mature le jugera.

        • Francois Ndjimbi dit :

          Nous n’avons pas promis de le censurer. Nous avons averti que nous ne validerons plus ses commentaires hors-sujet. Ne dit-on pas que le rôle des médias est, entre autres, d’informer et d’éduquer ? Merci de continuer à nous suivre.

          • Serge Makaya dit :

            Je vais me résumer pour conclure mes POSTS: Il y a des traîtres,malheureusement,dans la diaspora: Jonas Moulenda en est un. Autre chose: même libre politiquement, nous demerrutons esclave de la France tant qu’elle tiendra notre monnaie, notre économie, nos richesses naturelles…

            Le dernier POST sur Facebook, je crois, du rigolo Nourredine Bongo-Valentin, voulant contredire le maire de Libreville, c’est encore de la poudre aux yeux comme ce régime sait bien le faire. Il faudrait que le peuple gabonais sache que les français veulent encore nous imposer un Bongo: ce sera Nourredine Bongo OU Junior Bongo.

            N’ACCEPTONS JAMAIS ÇA SVP PEUPLE GABONAIS.

            Je ne posterai plus rien.

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