À la suite de l’enlèvement dont ils ont été victimes récemment, le vice-président de la confédération Dynamique unitaire, Alain Mouagouadi, et le conseiller du président, Thierry Nkoulou disent avoir survécu à 48 heures d’incertitude. Ils révèlent un kidnapping aux raisons mystérieuses, mais surtout une libération spectaculaire par des agents des services spéciaux de la présidence de la République. Les révélations choquantes des deux rescapés.

Les deux rescapés sur les extrémités. © D.R.

 

Dans un récit terrifiant, le vice-président de la Dynamique unitaire, accompagné du conseiller du président de cette confédération syndicale, a relaté après leur mise en liberté, le 3 mars 2024, les détails troublants d’une embuscade brutale dans laquelle ils sont tombés après la réunion du vendredi 1er mars avec le ministre de la Fonction publique. Alors qu’ils roulaient vers le rond-point de la Démocratie, trois pick-up blancs les ont encerclés sans avertissement, les forçant à descendre de leur véhicule avant de les emmener vers des destinations inconnues.

Séquestrés pendant quarante-huit heures dans une zone obscure des Charbonnages, Alain Mouagouadi et Thierry Nkoulou ont été privés de liberté sans subir de violences physiques, bien que leurs yeux fussent bandés. Pendant leur captivité, des négociations en coulisses semblaient être en cours, avec des ravisseurs mentionnant un transfert vers des lieux précis, avec pour intention possible de les éliminer.

«Quand nous sommes arrivés au lieu du séquestre, un moment, j’entendais la voix du camarade par le biais des personnes qui s’adressaient à lui. Ensuite, j’ai été conduit dans une autre pièce dans laquelle j’ai passé ces deux journées. Je n’ai pas été violenté, ils nous ont servi à boire et donné des fruits», a indiqué Alain Mouagouadi.

Cependant, un tournant dramatique s’est produit lorsque les ravisseurs ont été confrontés par les agents spéciaux de la présidence de la République, conduisant à une libération rapide des deux syndicalistes aux premières heures du matin. L’intervention rapide des services secrets a permis de déjouer les plans des assaillants, mettant fin à l’angoisse d’Alain Mouagouadi et de Thierry Nkoulou.

«J’ai entendu des interpellations des agents ou des personnes qui étaient dans un autre véhicule qui leur demandait de s’arrêter et ils se sont arrêtés. Les agents spéciaux de la présidence de la République se sont présentés à moi parce que j’étais seul. Le camarade n’était pas avec moi. Ils ont embarqué ceux qui étaient nos ravisseurs dans le véhicule dans lequel je suis monté et m’ont conduit à la présidence de la République. Nous avons été reçus tous les deux autour de 9h par le directeur de ce service», a poursuivi le vice-président de la Dynamique unitaire.

Dans une déclaration courageuse, Alain Mouagouadi a appelé à une enquête urgente sur cette attaque, soulignant les dangers croissants pesant sur les libertés syndicales au Gabon. Il a également exhorté les Parlementaires de la Transition et membres de la société civile à prendre des mesures contre de telles violations, mettant en garde contre les conséquences désastreuses d’une transition politique instable sur les travailleurs.

«Il y a quelques semaines, nous avons eu les agents de la SEEG qui ont été rasés, aujourd’hui, ce sont les membres du bureau de Dynamique unitaire. Demain se sera qui ? Nous ne voulons plus que cette transition soit un souffre-douleur des syndicalistes. Nous espérons que le ministère public va se saisir de ce dossier pour que ceux qui nous ont mis en insécurité ne recommencent plus, sinon n’importe quel Gabonais peut se retrouver, un jour, embarqué et personne n’assumera cette responsabilité. Nous attendons avec impatience que les autorités de la justice gabonaise se saisissent de ce dossier afin que ces bandits de grand chemin soient mis à nu», a lancé Alain Mouagouadi.

Alors que les membres de la Dynamique unitaire se remettent de cet épisode traumatisant, leur détermination à défendre leurs droits reste intacte. Une assemblée générale de la Conasysed prévue pour le 16 mars prochain promet de mobiliser encore plus de soutien, malgré les tentatives désespérées visant à les intimider.

 

 
GR
 

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