Le ministre de la Santé tape du poing sur la table ! Face au retard accusé sur les chantiers de l’Institut des maladies infectieuses Gahouma et du Centre de santé de la Peyrie, Adrien Mougougou a convoqué les entreprises adjudicataires et a menacées de les «livrer aux forces de l’ordre» si les délais ne sont pas respectés. Excédé par le laxisme ambiant, l’ancien syndicaliste passe à l’offensive pour que les Gabonais aient enfin accès à des structures sanitaires décentes.

Le ministre de la Santé et des Affaires sociales, Adrien Mougougou (de dos), et les chefs d’entreprises, le 27 octobre 2023. © Gabonreview/Capture d’écran

 

Après sa descente sur les chantiers de l’Institut des maladies infectieuses Daniel Gahouma, d’Owendo et au Centre de santé de la Peyrie, le ministre de la Santé et des Affaires sociales de la transition, le professeur Adrien Mougougou, a manifesté son courroux face au laxisme des entreprises affectées à ces deux grands projets. Alors qu’ils devraient déjà être livrés, les chantiers semblaient à l’abandon. Face à ces manquements, le chef du département de la Santé a convoqué, le 27 octobre dernier, une séance de travail au cours de laquelle il n’a pas été tendre avec les entreprises adjudicataires des marchés publics.

«Je vais vous livrer aux forces de défense et de sécurité ! Je suis désolé. A ce propos, ne soyez pas étonnés que dès lundi (30 octobre, ndlr), il y ait un contrôle à l’entrée des deux chantier pour s’assurer que vous faites le travail pour lequel vous êtes engagés». Tel est l’avertissement récemment faite par le chef du département ministériel en charge de la Santé aux responsables des entreprises affectées sur ces chantiers. «Je n’ai pas de choix que de faire comme ça», a-t-il déclaré, d’autant plus que lors de ses passages sur les chantiers concernés, souvent en cours de finition, les ouvriers avaient déjà quitté les lieux autour de midi.

Les patrons des entreprises ayant obtenu les marchés dans ce ministère ont été sommés de les exécuter dans les plus brefs délais. Ce, d’autant plus que les édifices étaient censés être livrés depuis plusieurs mois. «Ça ne peut plus continuer ainsi !», a fait savoir le Pr Mougougou, ancien syndicaliste, se désolant du fait que cette façon de faire ressemble à de l’incivisme. «C’est vous qui ne voulez pas que les Gabonais aient des structures sanitaires. C’est vous les entreprises», a-t-il vertement accusé, ajoutant que «c’est de l’incivisme de s’être engagé à prendre un marché pour le bien du pays, pour notre bien à nous tous et ne pas le faire».

Depuis sa nomination, Adrien Mougougou ne cache pas sa volonté de donner un coup de pied dans la fourmilière. Si pendant ses années de syndicalisme, il n’a eu cesse de dénoncer et de relever les dysfonctionnements et carences dans le système médical et sanitaire gabonais, il souhaite absolument redresser la barre. Il semble cependant faire face à des pesanteurs anciennes. Ce qui expliquerait sa détermination. Récemment, il a été très explicite : «Les mauvais élèves qui ne livreront pas à temps les chantier seront livrés aux forces de l’ordre».

 
GR
 

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