Sous le thème « l’apport des médias locaux dans la transition au Gabon », l’Association des professionnels de l’information et de la communication (APIC) Gabon a organisé, ce week-end à Libreville, un café des médias. La rencontre a permis aux intervenants, Sylvain Abessolo et Guy Pierre Bitegue, tous deux journalistes chevronnés, de partager leurs expériences sur la question.

Sylvain Abesolo livrant sa communication, le 7 octobre 2023 à Libreville. © GabonReview

 

Depuis le 30 août dernier, le Gabon est entré dans une nouvelle ère de son histoire politique avec l’avènement d’un régime militaro-civil et ce, en conséquence d’une « élection tronquée » comme l’a indiqué le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) pour justifier cette situation exceptionnelle. Plusieurs questions se posent, dans ce contexte, pour jauger le niveau de responsabilité des médias locaux dans le processus de transition et de restauration en cours. C’est dans ce cadre que l’Association des professionnels de l’information et de la communication (APIC) Gabon a organisé, le 7 octobre 2023 à Libreville, un café des médias sous le thème : « l’apport des médias locaux dans la transition Gabon ».

Sylvain Abessolo et Guy Pierre Bitegue, journalistes ayant plusieurs années de métier, sont revenus sur le rôle que la presse devrait jouer en cette période de transition dans la dynamique de rupture avec le régime en place et de construction d’un Etat de droit. « La presse a un rôle important pour consolider cette transition pour que le régime militaro-civile puisse réussir au bout d’un an ou deux ans de transition, avant de mettre en place de nouvelles institutions. Elle doit également jeter un regard critique sur le fonctionnement de la transition. Les militaires ont dit qu’ils ne font pas de politique, ils sont là pour redresser les torts, pour corriger et donc c’est à nous de saisir la balle au bond pour reconstruire, restructurer et reformer les méthodes de traitement de gestion de l’information », a déclaré l’ancien directeur général de Gabon 1ère, la première chaîne de télévision publique d’informations au Gabon.

Selon lui, il s’agit pour les médias dans cette période, de favoriser l’expression des citoyens dans l’espace public. De ce point de vue, la création fréquente des émissions de débats télévisuels ou radiophoniques relève d’un enjeu de premier ordre dans la transition. « Le passage à un État de droit démocratique implique de libéraliser la parole médiatique de telle sorte que les médias puissent fonctionner comme des instruments de surveillance du pouvoir. En assurant, au niveau institutionnel, les conditions de leur liberté d’expression, les journalistes peuvent remplir ce rôle de « chien de garde » particulièrement valorisé dans la tradition anglo-saxonne », a-t-il indiqué dans sa présentation.

Les intervenants ont invité les professionnels de l’information et de la communication à faire preuve de rigueur. Pour la réussite dans ce métier, le journaliste doit faire preuve d’humidité, de modestie, de professionnalisme et de responsabilité. « Il y a aussi un devoir de responsabilité, d’impartialité et de neutralité de la part des journalistes eux-mêmes pour éviter à leur tour de jeter le feu aux poudres ».

Cette rencontre d’échange et de partage d’expériences entre les hommes des médias a permis d’être édifiée sur le rôle que devrait jouer la presse pour accompagne le CTRI dans la construction du nouveau Gabon.

 
GR
 

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