Glenn Moundendé, qui avait pris en otage 4 personnes entre mardi et jeudi dernier dans la zone pétrolière de Coucal au Gabon, a été neutralisé par les forces de l’ordre vendredi soir aux alentours de 22h. Il était armé d’un fusil de chasse de type calibre 12 et réclamait plus d’emplois et d’infrastructures pour les habitants de la région.

Glenn Moundendé, tel qu’il s’est présenté en vidéo sur les réseaux sociaux. © GabonReview (Montage)

 

Mardi 18 juillet, aux environs de midi, une prise d’otage a été signalée au poste de la Jonction Coucal opéré par la compagnie Addax Petroleum. Armé d’un fusil de chasse et d’un ceinturon de cartouches, Glenn Moundendé, un riverain connu pour des faits de subversion dans la région, avait en effet mis en joue et pris en otage deux agents (un superviseur de sécurité et un chauffeur) de la société MO Sécurité, sous contrat avec Addax.

Hommes politiques ?

Moundendé exigeait l’arrêt d’un contrat liant Addax Petroleum à la société Guitu (prestataire de services dont le promoteur est un homme politique de la localité investi par le parti politique au pouvoir pour les toutes prochaines législatives) ; la réouverture du dispensaire d’Omengo ; le départ du Commandant de gendarmerie en poste à Mandji, et plus d’emplois pour les jeunes de la localité.

Dans une vidéo de sa réalisation, postée depuis sa forêt refuge, le preneur d’otage Glenn Moundendé dénonce le manque d’investissements des entreprises pétrolières dans la région malgré leurs revenus considérables. Il explique que les populations locales n’ont ni école, ni dispensaire, que les rivières sont polluées et qu’il n’y a ni eau potable ni électricité. Selon lui, les hommes politiques et les responsables locaux sont corrompus et ignorent les revendications des habitants. Il dit avoir tenté d’alerter le préfet et le Commandant de brigade, en vain. « Tout ça parce que, eux aussi ils sous la houlette des hommes politiques, à cause des pots de vin. » Il n’a pas moins assuré agir de son propre chef pour le bien-être de sa communauté.

Commando d’élite pour une cavale solitaire

Selon des sources proches du dossier et des compagnies pétrolières concernées, dans l’après-midi ayant suivi le kidnapping, le chauffeur comptant parmi les deux otages s’est échappé et a aidé les gendarmes à localiser le ravisseur. Glenn Moundendé a alors pris une nouvelle otage avant de s’enfoncer davantage dans la forêt, armé de son fusil. Dans la matinée de jeudi, le preneur d’otages a braqué un camion de la Compagnie des bois du Gabon (CBG), dépouillant ses occupants de leurs effets personnels.

Les recherches se sont poursuivies dans la zone pétrolière avec le renfort du Groupe d’intervention de la Gendarmerie nationale (GIGN), un commando d’élite dépêché de Libreville selon des sources concordantes. L’ayant repéré, le commando a lancé un assaut vers 1h30 du matin.

Glenn Moundendé avait cependant réussi à prendre la fuite dans la confusion de l’assaut. Mais, s’étant manifesté près du site pétrolier de Coucal opéré par Perenco, où il aurait à nouveau capturé une employée du prestataire de restauration Ogooué-Maritime Location (OML), il a été neutralisé et grièvement blessé.

Si l’opération a permis de libérer sains et saufs les deux otages détenus, un gendarme aurait néanmoins été blessé par balle à la jambe lors de l’intervention. Rapidement pris en charge et évacué à l’hôpital de Port-Gentil, son état n’inspirerait, selon les sources proches du dossier, aucune inquiétude.

Le jeune preneur d’otage serait actuellement entre les mains de la Gendarmerie nationale qui l’aurait évacué vers un centre de santé que l’on dit être à Mouila, chef-lieu de la province de la Ngounié. Selon un témoignage posté sur Facebook, « il aurait été touché au niveau du thorax par les balles des flics qui étaient à ses trousses. Après lui avoir tiré dessus, il y a des gens qui ont entendu comment il se tordait de douleur au moment de l’embarquer dans l’une de leurs voitures. Glenn est grièvement blessé par balles, il est parti avec eux (gendarmes/ militaires) à Mouila dans la nuit. Car, Ils ont traversé la ville de Mandji vers 3h du matin sans marquer aucun arrêt. »

Il fera l’objet de poursuites judiciaires.

 
GR
 

3 Commentaires

  1. Rhody Junior dit :

    Ah que dire. Cette affaire est tellement triste, du côté du preneur comme de ses victimes. Les vrais coupables sont libres à réclamer des voix. Tandis que nous ne sommes même plus émus par un homme qui a donné sa vie, se sachant peut être déjà condamné par nos dirigeants et plus encore par notre indifférence et notre inaction.

  2. Georges dit :

    Ali Bongo vient de signer la fin de son régime mafieux.

  3. Delfin dit :

    Il n’a tué personne, il réclame juste justice. Force à ce compatriote

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